ArcelorMittal a annoncé officiellement ce mardi ses résultats pour le dernier trimestre de 2011 et les chiffres de l’ensemble de l’année 2011. Une année assez noire pour le géant mondial de la sidérurgie, dans un contexte de crise très tendu. Même si les bénéfices restent au rendez-vous, ceux-ci accusent une baisse très nette, de 22 %, à 2,3 milliards de dollars.
Ainsi, le quatrième trimestre de 2011 a plombé les résultats. Dans une conjoncture économique bancale, ce dernier trimestre s'est soldé par une lourde perte d'un milliard de dollars (elle était de 780 millions l'année précédente à pareille époque), principalement à cause de 1,3 milliard de dollars de charges exceptionnelles (impôts différés, dépréciations d'actifs et coûts de restructuration).
1,46 dollar par action
Toutefois, le chiffre d'affaires combiné de l’exercice 2011 a progressé de 20,4 % pour s'établir à 94 milliards de dollars. Cette hausse s’explique surtout par une augmentation des prix de vente moyens de l'acier (+17,7 %) et à une légère hausse des expéditions (+0,9 %). ArcelorMittal a produit près de 92 millions de tonnes d'acier brut, soit environ 6 % de la production mondiale d'acier. Il en a expédié 85,8 millions de tonnes.
Le résultat net (2,3 milliards de dollars) équivaut pour 2011 à 1,46 dollar par action. Au 31 décembre 2010, le résultat de 2,9 milliards donnait 1,93 dollar par action. Les actions d'ArcelorMittal, qui ont souffert au cours de l’an 2011, sont cotées sur les marchés de New York, Amsterdam, Paris, Luxembourg et sur les bourses espagnoles de Barcelone, Bilbao, Madrid et Valence.
« Amélioration du climat ambiant »
Le CEO du groupe, Lakshmi Mittal, a commenté ces résultats dans un communiqué. « Pour 2012, la situation en Europe reste préoccupante. Malgré l'incertitude qui continue de peser sur ce marché, nous observons cependant une amélioration du climat ambiant par rapport au quatrième trimestre », a-t-il notamment indiqué.
De fait, alors que la demande industrielle était en baisse marquée et alors que le groupe sidérurgique a connu un net recul de ses expéditions au dernier trimestre 2011, le chiffre d’affaires a augmenté, surtout grâce à une hausse des prix de vente des produits.
Pour l'ensemble de l'année, le sidérurgiste est aussi parvenu à augmenter son résultat brut d'exploitation (Ebitda) de 18,7 % (à 10,1 milliards de dollars), en phase avec les attentes des analystes. L'Ebitda, point de repère de la vigueur opérationnelle du groupe, a tout de même reculé au dernier trimestre à 1,7 milliard de dollars. Mais ArcelorMittal prévoit qu'il remonte sur le début 2012.
Productions arrêtées
Pourtant, le groupe cultive l’optimisme modéré et la prudence opérationnelle. Il s’attend, à des expéditions identiques sur un an, à un Ebitda du premier semestre 2012 inférieur à celui de la période correspondante de 2011 mais supérieur au niveau du second semestre de 2011.
ArcelorMittal ne mise pas seulement sur une amélioration de la conjoncture. Il poursuit sa politique de rigueur, avec des plans d’économies en cours sur des sites de production pour optimiser les actifs. Le groupe fait tourner en priorité les usines les plus compétitives et met les autres en veille.
Le Luxembourg et la Grande Région ne sont pas épargnés par ces calculs opérationnels. ArcelorMittal a, au cours de l’année 2011, décidé de fermer définitivement deux hauts fourneaux à Liège. Les hauts fourneaux de Florange-Hayange, en arrêt prolongé, sont dans le temporaire qui dure. Et le sommeil imposé aux usines de Rodange et Schifflange continue d’inquiéter sérieusement le Luxembourg, où d’autres sites du groupe sont aussi en perte de vitesse.