Paperjam.lu

 

L'administration des bâtiments publics, tâche ô combien complexe et cruciale pour tout gouvernement de quelque pays que ce soit, fait l'objet, à Luxembourg, d'une réorganisation inscrite dans le cadre du projet de Loi n° 5191 déposé cet été par la ministre des Travaux publics Erna Hennicot-Schoepges. Outre une adaptation indispensable de la loi du 18 décembre 1975 en vigueur, compte tenu de l'extension des tâches confiées, depuis, à l'administration, le but affiché est aussi et surtout de s'investir dans une gestion efficace, transparente et informatisée du patrimoine immobilier de l'Etat par entretien préventif...

Cette stratégie informatique et organisationnelle a été élaborée, depuis 1999, en partenariat avec le Centre de Recherche Public Henri Tudor. Par le biais du principe d'entretien préventif, le but recherché est, notamment, d'augmenter la durée de vie des bâtiments publics et de maintenir la valeur économique du patrimoine le plus longtemps possible, et donc protéger par la même l'investissement public.

Par la réduction globale des dégradations, rendue possible grâce à une meilleure maîtrise de la qualité, des gains à moyen et à long terme sont envisagés, tout comme l'augmentation de la qualité de fonctionnement des bâtiments.

Selon l'inventaire de l'administration des Bâtiments publics, le patrimoine immobilier de l'Etat comprend environ 1.500 "objets" construits, répartis sur 950 sites, pour un volume bâti s'élevant à 10 millions de m3 et une valeur à neuf estimée entre 2,97 et 3,22 milliards d'Euro. L'administration a en charge l'entretien de 9,1 millions de m3, un volume qui a augmenté de 17% en vingt ans.

32% du volume du patrimoine existant est antérieur à 1945 (et 18% antérieur à 1900),alors que 27%, seulement, est âgé de moins de 25 ans. Mais il est à noter qu'il y a une vingtaine de nouveaux objets actuellement en construction, dont le volume bâti s'élève à 1,7 million de m3. 

Quatre grandes étapes ont été identifiées pour la mise en place et la réalisation de la solution logicielle. Sur le plan technique, tout d'abord, il convient de faire l'établissement de l'inventaire et des diagnostics en vue de l'alimentation initiale du système d'information; puis la mise à du patrimoine en vue de l'introduction dans le nouveau système. Sur le plan humain, ensuite, la formation des collaborateurs et l'adaptation des effectifs de la nouvelle Division de la gestion du patrimoine (DGP) aux besoins organisationnels identifiés complèteront l'ensemble de la démarche.

Cette DGP sera issue de la fusion des divisions des services régionaux avec une partie de la division des services spéciaux et aura pour tâche d'appliquer au plus vite ce concept d'entretien préventif à la totalité du patrimoine.

Dans ce même élan de réorganisation, l'administration des Bâtiments publics souhaite évoluer vers une transparence informationnelle, être présente sur Internet et mettre en place un système d'information performant permettant de gérer les données descriptives du patrimoine (documents, graphiques, plans, photos).

Parmi les attributions de l'administration, la gestion des fonds d'investissements publics, créés en 1960, et qui sont alimentés par des excédents budgétaires des exercices annuels et par des emprunts.

Ces fonds sont au nombre de trois et couvrent spécifiquement les domaines administratifs, scolaires et sanitaires et sociaux. Ces trois dernières années, des montants de 78,16 millions, 84,12 millions et 90,83 millions d'Euro ont été investis par l'ensemble de ces fonds, plus de la moitié émanant du fonds d'investissements publics scolaires. Des montants qui restent encore assez éloignés de l'année "record' de 1998, où une somme totale de 122,64 millions avait été engagée par ces fonds (dont 81,55 millions par le fonds d'investissements scolaires.

Parallèlement existe également la loi de garantie, créée en avril 1970, et qui fixe les conditions suivant lesquelles le Gouvernement peut soit acquérir certains immeubles présentant un intérêt public, soit garantir le rendement et les charges locatifs de tels immeubles. En 30 ans, il a engagé, au total, 748,49 millions d'Euro dans des projets aussi variés que l'Hémicycle du parlement européen, les extensions de la Cour de Justice des communautés européennes, le Centre national sportif et culturel, la cité judiciaire ou encore le Mudam.

Les dossiers "en cours" laissent apparaître un investissement supplémentaire prévisible de plus de 400 millions d'Euro, et concernent la quatrième extension de la Cour de Justice des communautés européennes et le laboratoire national de santé.