La Banque de Luxembourg accentue sa spécialisation et renforce son matelas d'actifs patrimoniaux. (Photo: LCTO)

La Banque de Luxembourg accentue sa spécialisation et renforce son matelas d'actifs patrimoniaux. (Photo: LCTO)

Stratégique, quoique attendue, l’opération de reprise d’une bonne partie de l’activité banque privée et gestion de patrimoine de la Banque LBLux par Banque de Luxembourg est finalisée. Un communiqué l’a officialisé ce jeudi. L’accord a été signé par Alain Weber, président du comité de direction de Banque LBLux et Pierre Ahlborn, administrateur délégué de la Banque de Luxembourg. Pour ce dernier, «la Banque de Luxembourg s’est développée de manière organique au fil de son histoire. Dans le cadre des mouvements de consolidation que connaît actuellement la place financière, des opérations de croissance externe viennent naturellement compléter notre stratégie de développement».

De fait, l’acquisition permet aux encours «banque privée» de Banque de Luxembourg de passer à plus de 24 milliards d’euros. «La taille est également devenue un facteur important. Nous avons en effet besoin de moyens considérables pour investir dans la formation continue des équipes, dans les systèmes d’information, dans les infrastructures», ajoute Pierre Ahlborn.

Dans la continuité

L’opération menée avec la banque allemande s’inscrit dans une continuité. Banque de Luxembourg avait déjà repris les fonds de commerce «private banking» de HSH Nordbank Private Banking (en 2011) et, plus récemment (en 2013), de Lloyds TSB Bank, lorsque cette institution britannique avait choisi de fermer son activité au Luxembourg.

C’est donc une logique d’acquisition, parfois sur les cendres d’un plan social, mais qui évite un transfert d’activités vers l’étranger voire une suppression pure et simple de postes de gestionnaires. Ainsi, le personnel de LLoyds TSB avait suivi les fonds dans le transfert vers Banque de Luxembourg. 

Sous contrainte européenne

Dans le cas présent, le processus de fin d’activités de LBLux avait été mis en route par la maison mère, BayernLB, au printemps dernier.

Dans le contexte tendu des LandesBank (banques régionales) allemandes et des aides publiques perçues aux moments critiques de la crise, BayernLB était contrainte, par la Commission européenne qui demandait des engagements formels en la matière, de recentrer son modèle économique. Et donc de céder ses activités et participations non stratégiques.

La mise en vente a été lancée et, après négociations et préparations de plusieurs mois, l’accord est tombé. Sans qu’on en divulgue les montants.

Un gros marché de proximité

Avec une présence locale aussi active que discrète depuis les années 20, la Banque de Luxembourg dispose d’une solide expérience dans la gestion de patrimoine familial. La clientèle luxembourgeoise et issue d’autres pays européens y est sensible. Renforcer le potentiel de clientèle aisée, et de proximité, fait clairement partie des objectifs stratégiques. «Nous croyons que le private banking a un bel avenir au Luxembourg», commente Luc Rodesch, en charge de la banque privée et membre du comité de direction de l’institution du boulevard Royal. Les clients, essentiellement allemands, de LBLux, permettront à la banque luxembourgeoise de renforcer son positionnement en Allemagne. «C’est le marché le plus important en Europe», conclut Luc Rodesch. «Et c’est, avec le Luxembourg et la Belgique, l’un de nos principaux marchés».

Banque de Luxembourg compte quelque 800 collaborateurs. Le total des titres et espèces déposés s’élevait à 61,4 milliards au 31 décembre 2012. Le magazine en ligne Global Banking & Finance Review avait récemment décerné à la Banque de Luxembourg l’award de «Best Private Bank Luxembourg 2013».