Banco Itaú Europa Luxembourg, filiale du groupe brésilien spécialisé dans la banque privée, prévoit un plan social pour 60 salariés. Les activités de gestion de fortune vont rejoindre la Suisse dans les deux ans. Il ne restera rien au Luxembourg.

L’information a circulé depuis ce dimanche et elle est confirmée au plus haut niveau de l’institution concernée, à Luxembourg: Banco Itaú Europa Luxembourg va progressivement cesser ses activités de gestion de fortune au Grand-Duché pour les transférer en Suisse. Tout aura disparu dans les deux ans. C’est un coup dur pour la place financière, qui se voit préférer le climat helvète pour des raisons stratégiques.

Sur son site Internet et dans ses démarches commerciales, Banco Itaú, filiale du groupe financier brésilien Banco Itaú créé en 1945 et enregistré au Luxembourg depuis 1995, selon les données de l’ABBL, dépeignait pourtant le Grand-Duché comme une place financière de premier plan pour le private banking, organisée et sûre, en particulier pour ses clients latino-américains, invités à s’appuyer sur la plate-forme de gestion de fortune développée au Luxembourg.

«Les clients sont invités à nous suivre»

«La décision est intervenue au plus haut niveau de direction du groupe», confirme Dimitri Oliveira Barbosa, managing director de la banque brésilienne installée avenue de la Porte-Neuve, joint ce lundi matin à Luxembourg. «L’environnement mondial a amené à une réflexion stratégique. Les places européennes ont été mises en balance. Le Luxembourg et la Suisse ont toutes deux des avantages certains et elles sont très compétitives. Mais elles étaient en concurrence pour nos affaires. La décision est tombée. La banque ne se détourne pas du Luxembourg. Mais elle choisit la Suisse pour recentrer ses activités.»

C’est donc l'ensemble, le private banking et le wealth management, qui se concentrera sur la Suisse, à Zurich, où le groupe brésilien a ouvert sa nouvelle implantation Banco Itaú (Suisse) SA il y a quelques mois à peine. Le directeur luxembourgeois confirme ainsi la disparition totale de la structure grand-ducale dans les deux ans. «Un plan social est en négociations, avec les syndicats et dans les règles de l’art, pour les 60 collaborateurs que nous avons ici au Luxembourg.»

Et les clients? «Ils sont avertis et vont être invités à nous suivre pour la gestion de leur patrimoine depuis la Suisse.»