Encore en développement, le site d'écoute et de partage de musique effectue déjà la promotion du premier album de son créateur. (Photo: DR)

Encore en développement, le site d'écoute et de partage de musique effectue déjà la promotion du premier album de son créateur. (Photo: DR)

Jamais à court d’idées iconoclastes ou d’actions qui révèlent son sens du spectacle, Kim Dotcom , alias Kim Schmitz, risque de remettre encore un peu plus en question les modèles de l’industrie musicale avec Baboom, dernier né de son imagination après Megaupload puis Mega.

Le site internet de streaming et de partage dédié aux contenus musicaux n’en est actuellement qu’à 20% de sa version finale mais son père spirituel et ses équipes veulent d’ores et déjà faire parler de ce nouveau projet via la mise en ligne d’une démo qui assure la promotion d’un produit maison: le premier album de Kim Dotcom: «Good Times».

«Baboom permettra aux artistes de diffuser de la musique et de la vendre au prix qu’ils souhaitent», déclare Xavier Buck. L’entrepreneur luxembourgeois, connu notamment pour ses succès dans les noms de domaine, est associé à l’aventure Baboom. Il a aussi supervisé une équipe de développeurs basée au Portugal.

Les artistes locaux aussi concernés

«Nous allons utiliser plusieurs processus innovants dont certains sont produits en interne, par exemple l’insertion d’un player dans le navigateur et des possibilités de stockage plus importantes», ajoute Xavier Buck. «Nous nous basons aussi sur le codec FLAC (free lossless audio codec, ndlr) qui s’impose peu à peu comme un standard pour remplacer le mp3, car il évite la perte de qualité due à la compression via ce format.»

Sorte de hub pour artistes intégrant leurs productions, leurs pages sur les réseaux sociaux voire dans un second temps les informations relatives à leurs concerts, Baboom se construit autour de leurs besoins et vise à se substituer aux maisons de disques traditionnelles. De grands noms seraient d’ailleurs sur le point de signer avec ce nouvel acteur détonnant.

«Nos revenus seront notamment issus de la perception de 10% des ventes des artistes réalisés via la plateforme», précise Xavier Buck. «Je suis convaincu que des artistes locaux, tels que ceux que nous connaissons au Luxembourg, trouveront dans Baboom une offre qui leur correspond.»

Les data centers luxembourgeois à l’œuvre

Si Baboom n’est pas destiné, à ce stade, à des opérations de levée de fonds pour la composition des albums, il pourra servir de relais à l’artiste qui mène ce type de démarche via un autre dispositif. Le merchandising devrait arriver dans un second temps sur le site.

En attendant que ce nouveau modèle trouve ses artistes et surtout son public, Baboom affiche d’ores et déjà des couleurs luxembourgeoises, d’une part via l’expertise de Xavier Buck et, d’autre part, en recourant à des data centers basés au Grand-Duché. La holding hébergeant le projet est actuellement domiciliée en Nouvelle-Zélande, mais le caractère international du Luxembourg pourrait représenter un atout pour accueillir la structure d’ici au stade de lancement final.

«Nous avons pour intention de lancer officiellement le service d’ici trois, voire quatre, mois», estime Xavier Buck au sujet de Baboom qui ambitionne d’offrir aux utilisateurs finaux la flexibilité du cloud pour accéder à leur musique préférée – dont celle des artistes signés sous Baboom –, le tout en haute définition et accessible par tous les devices.