Les compétences de Djalil Coowar, directeur de la recherche de la start-up, ne sont pas remises en cause par le ministère. (Photo: Luc Deflorenne/archives)

Les compétences de Djalil Coowar, directeur de la recherche de la start-up, ne sont pas remises en cause par le ministère. (Photo: Luc Deflorenne/archives)

Axoglia Therapeutics avait reçu les honneurs du gratin économique local. Les concours 1,2,3 Go 2005 et Creative Young Entrepreneur Luxembourg (CYEL) 2010 avaient respectivement primé la start-up et son directeur scientifique, Djalil Coowar. Mais la crise économique et un secteur des biotechs luxembourgeois trop peu étoffé conduisent la start-up à chercher à revendre ses activités.

Son business model consistait initialement à commercialiser un médicament régénérant les cellules et pouvant traiter la maladie de Parkinson ou la sclérose en plaques. Le projet était ambitieux et entrait dans le cadre de la stratégie gouvernementale de soutien au secteur de technologies de la santé, des biotechs.

«Virage décisif»

Patrizia Luchetta, en charge du plan au ministère de l’Economie et du Commerce extérieur, explique que la société est entrée dans une phase où il faut apporter un capital substantiel, mais qu’elle tarde à trouver une contrepartie privée. «Il s’agit de grosses sommes que les subsides publics ne peuvent que marginalement couvrir», confie la directrice.

Axoglia avait été avisée de lever une dizaine de millions d’euros afin de conduire les molécules dans une phase clinique plus avancée. Djalil Coowar n’ignore pas l’importance du moment. «Nous prenons un virage décisif», indiquait-il en septembre. Son pendant financier à la direction de la spin-off, Jean-Paul Scheuren, s’avouait «moyennement optimiste» sur le proche futur de la société.

75% de taux d’échec

Patrizia Luchetta analyse la situation avec un peu de recul en soulignant que 75% des start-up se lançant dans la biomédecine font faillite quelques années après leur lancement. Pour ce qui concerne les sociétés travaillant sur des molécules en phase préclinique, «le taux est de 50%».

Elle replace les derniers développements dans un contexte local peu amène. «Cela ne veut rien dire sur la qualité des personnes. Le Luxembourg ne compte en fait pas assez d’entreprises, assez de compétences, assez de conseils en la matière.» Des leçons seront tirées au ministère (qui investit annuellement 28 millions d’euros sur un budget de 12,7 milliards). «Axoglia est un peu isolée.»

A l’avenir, les agents économiques veilleront, autant que possible, à accompagner le développement des start-up du secteur de fonds à capital risque. L’exemple du partenariat entre le CRP Santé et Vesalius Biocapital pourrait être suivi. Aujourd'hui, la direction d'Axoglia cherche à céder ses activités. «Mais aucune démarche de mise en faillite n'a été effectuée» assure la direction de l'entreprise.