La Rockhal s’était parée de ses plus beaux atours ce 20 février pour la Awards Night. (Photo : Luc Deflorenne)

La Rockhal s’était parée de ses plus beaux atours ce 20 février pour la Awards Night. (Photo : Luc Deflorenne)

La Rockhal s’était parée de ses plus beaux atours ce 20 février pour fêter comme il se doit les Media Awards et récompenser les meilleures créations publicitaires du pays. Avec un dispositif scénique impressionnant, une machinerie digne des shows américains, un rythme soutenu, un buffet original et goûteux et un bar bien garni, les spectateurs étaient très contents.

Autour du bar, après la cérémonie, les voix étaient unanimes et chacun s’accordait à dire « c’était mieux que l’année passée : bonne dynamique, bon rythme, belle réalisation ». Tous avec le même bémol : « c’est quand même trop long ». Les conseils fusent : « il ne faudrait pas refaire parler ceux qui cumulent un prix du jury et un prix du public, on n’a pas besoin de revoir la campagne deux fois », estiment plusieurs participants. « Peut-être faudrait-il limiter le temps de parole, avec un compteur de temps plutôt que des questions ?», s’interroge l’un d’eux. « Et apprendre à certains à s’exprimer en public, les communicants ne sont pas forcément les meilleurs communicateurs », suggère un autre.

Les plus satisfaits

Parmi les agences, comme parmi les annonceurs, les plus satisfaits sont évidemment ceux qui repartent avec un ou plusieurs prix. « Je suis très contente que nos campagnes aient remporté deux prix. Mais c’est le prix du public qui me touche le plus, parce que c’est notre mission», détaille Isabelle Medinger, directrice de la Sécurité routière. « Comment ne pas se réjouir quand on reçoit trois prix? Toute l’équipe se voit récompensée », s’exclame Pietro Namèche, directeur artistique chez Dechmann Communication. Satisfecit également de la part de Frédéric Cousin de ING : « c’est une belle surprise. C'était tellement inattendu que je n’étais pas du tout préparé à monter sur scène.»

André Hesse, de l’agence Vous qui repart avec deux trophées, nuance cependant : « Nous avions six nominations et je suis surpris que ce soit justement ces campagnes-là qui aient été primées. Non qu’elles étaient moins bien, mais la catégorie Internet n’allait pas assez loin dans sa définition : la communication sur le web, c’est bien plus qu’un banner. Il faudrait aller au-delà de la fenêtre. » Une critique également évoquée par Jérôme Rudoni de adada.lu : « On manque d’une catégorie pour les campagnes intégrées, globales, notamment sur le web, qui sont de plus en plus importantes et pour lesquelles il y a de gros efforts de créativité. » Le même, avec sa casquette de rédacteur pour Concept factory, regrette que son agence subisse « encore une année sans prix malgré les nominations. On a retenu notre souffle jusqu’au bout. »

Très quelque chose

Si le Belge Jean-Paul Lefebvre, créatif et membre du jury salue « la grande qualité de la production de la soirée », il se permet quelques critiques sur les projets examinés : « en matière de publicité, pour être percutant, il faut être ‘très’ quelque chose ; très drôle, très provocant, très beau… Les publicités au Luxembourg, sont souvent ‘pas assez’. Il y a un certain manque d’audace, on a peur de secouer les gens. Beaucoup de publicités sont juste ‘jolies’ et épurées, malheureusement épurées aussi au niveau des idées. » Il a particulièrement «été déçu par les catégories B2B et Internet », tout en reconnaissant qu’il y a « des signes encourageants ». Enfin, il s’étonne « d’avoir si peu de créatifs dans un jury qui doit juger la créativité. Pour nous, c’est plus crédible d’être jugés par nos pairs. »

La conclusion reviendra à Alain Berwick, CEO de RTL : « Les résultats ? Ça m’est égal : ce qui compte c’est de valoriser la publicité. Je suis vraiment très satisfait de la collaboration avec Maison Moderne et j’ai trouvé l’organisation très professionnelle. L’année prochaine, il faudra essayer de faire plus court. »