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Corinne Cahen était en une du paperJam d'avril, qui s'intéressait à la Grande Région. Elle aimerait avoir un alter ego wallon. 

En Belgique, la campagne électorale est entrée dans une phase très active. Car, à côté des européennes, les Belges sont aussi appelés aux urnes, ce 25 mai, pour élire leurs représentants aux instances fédérales. Mais l’ambiance électorale se focalise aussi sur les régions et communautés, puisque telle est la structure (compliquée) du royaume voisin. Dans tous les cas, le MR (Mouvement réformateur), d’obédience libérale et qui se positionne en cousin et ami du DP luxembourgeois, dans la province du Luxembourg belge, joue aussi la carte transfrontalière.

MR et DP s’étaient rapprochés sur des thématiques communes, de manière officielle et formelle dès 2009, lorsque Claude Meisch était président des libéraux luxembourgeois. Des élus locaux du MR font partie des figures de proue de Solidarité Frontaliers européens, devenu un groupement d’intérêt économique mis en pleine lumière par son combat contre la discrimination des frontaliers dans l’affaire des aides financières aux étudiants. Via la sénatrice MR Dominique Tilmans, le MR s’émeut aussi du zèle du fisc belge à l’égard des travailleurs belges du Grand-Duché. Et, à présent, un autre fer est mis au feu avec un plaidoyer pour que, au sein du gouvernement de la Région wallonne, on prenne enfin officiellement à bras-le-corps les problématiques estampillées Grande Région.

Tous sauf les Wallons

Le week-end dernier, à Étalle, non loin d’Arlon, Corinne Cahen est venue apporter témoignage et soutien dans une réunion d’information, organisée par la section locale du MR. «Lors du dernier sommet de la Grande Région, à Trèves», y a-t-elle notamment dit (propos retranscris par nos confrères du Soir), «il y avait un représentant de la communauté germanophone, M. Lambertz (Karl-Heinz Lambertz est l'actuel ministre-président socialiste de la Communauté germanophone de Belgique, ndlr), mais personne n’était là pour la Wallonie.»

C’est bien le souci, souligne le MR du Luxembourg belge, car les autres composantes de la Grande Région, française, allemande et luxembourgeoise, sont représentées par un élu ou un ministre. Une personnalité politique qui a des leviers de décision en tout cas. La Wallonie n’est pas présente ou alors via un fonctionnaire, ou le gouverneur de la province la plus concernée.

Compétences extra-territoriales

Le MR a donc clairement mis dans son programme global, inspiré par les libéraux du Luxembourg belge, la revendication qu’un ministre du gouvernement wallon, qui a des compétences extra-territoriales (en matière économique notamment), ait la charge, clairement spécifiée, de la Grande Région.

Corinne Cahen, qui, au Grand-Duché, a les attributions «Grande Région» dans son ministère, valide, approuve et encourage.