Gérard Zolt (Ernst & Young) (Photo : Olivier Minaire)

Gérard Zolt (Ernst & Young) (Photo : Olivier Minaire)

Le nouveau partenaire est-il aussi solide qu’il y paraît ? Dans des temps économiques incertains, il peut être nécessaire de vérifier si l’on s’engage dans une relation féconde, ou mortifère. 

Monsieur Zolt, d’où viennent le concept et les méthodes de transaction forensics ? Est-ce véritablement nouveau ?

« Ils émanent du constat que la façon traditionnelle d’envisager les fusions et acquisitions, ou même les partenariats, n’est plus du tout adaptée à l’environnement actuel des affaires. Celui-ci expose les sociétés concernées à l’emprise d’un nombre croissant de règles et obligations, tant nationales qu’étrangères, souvent méconnues ou sous-estimées. Le temps est révolu où, pour un investissement financier souvent conséquent, les décideurs se contentaient d’une analyse approfondie des données financières et des documents légaux liés à celui-ci, éventuellement complétée par un descriptif du modus operandi de la société concernée.

Il s’agit d’appliquer à ces processus la plus-value de l’expertise d’analyse et d’identification des risques cachés. Ce n’est plus un simple processus de prévention, mais plutôt un réel investissement dans la protection de l’investissement engendré. L’intégration d’une équipe forensic n’est pas un phénomène nouveau en soi, mais nous voyons une nette réorientation de son mode d’utilisation, en passant d’un usage quasi confidentiel à un usage plus systématique. Les pays anglo-saxons apparaissent comme les pionniers de cette intégration, influencés par la facilité de mise en responsabilité du management en cas de problèmes non traités.

La crise a-t-elle accéléré la sensibilité à cette question ? Ou bien s’agit-il d’une tendance plus ancienne ?

« Il est certain qu’en temps de crise, chaque décision en matière d’acquisition ou de partenariat doit être longuement réfléchie, car les possibilités de financement ne sont plus aussi variées, ni aussi facilement négociables. L’appétit pour la prise de risque étant diminué, toute opportunité pour augmenter la solidité du dossier est activement recherchée par les décideurs. Ces précautions n’étaient pas intégrées dans les mœurs auparavant.

Nous avons malheureusement pu le constater dans de nombreux cas, qui, par la suite, se sont transformés en véritable cauchemar pour les sociétés concernées. Ce sont cependant des expériences utiles car, au regard des erreurs du passé, de nombreux décideurs prennent conscience du fait que les coûts de due diligence vont augmenter de manière conséquente, tout en comprenant que c’est le prix à payer aujourd’hui s’ils ne veulent pas se retrouver exposés à des sanctions beaucoup plus importantes en cas de manquements ou de fautes.

Ce type de démarche est-elle mieux ou moins bien adaptée à certaines entreprises ? Au-delà du secteur financier, qui peut y gagner ?

« En principe, cette démarche est applicable à tout type de société et de secteur d’activité, peu importe sa taille, multinationale ou PME. Le coût d’une mission transaction forensic, bien que variant forcément en fonction de la complexité et de la taille de l’opération envisagée, reste vraiment abordable, surtout au regard de la vraie plus-value engendrée en matière de sécurité et / ou d’activité générée pour nos clients. » 

 

paperJam Business Club

Transaction forensics : renforcer sa sécurité juridique et opérationnelle

Il est possible, dans le cadre du fonctionnement de son entreprise, d’utiliser différents outils de recherche et d’analyse financière pour diminuer les risques
auxquels l’entreprise s’expose, en raison de comportements non éthiques non détectés.

Workshop : le 4 décembre de 8h30 à 13h
Inscription : www.club.paperjam.lu
Intervenant : Gérard Zolt (Ernst & Young)