Dans ce numéro, le Land revient notamment le Piratepartei. (Photo: d'Lëtzebuerger Land)

Dans ce numéro, le Land revient notamment le Piratepartei. (Photo: d'Lëtzebuerger Land)

Il y a deux semaines, une plainte a atterri au boulevard Royal. Deux copies en furent remises en mains propres. L’une au mi­nistère de l’Économie, où est domicilié le Point de contact national (PCN) de l’OCDE. L’autre, quelques mètres plus loin, à la KBL European Pri­vate Bankers. L’ONG sud-africaine Open Secrets, qui milite en faveur de la «corporate accountabi­lity», accuse la KBC belge et son ancienne socié­té-sœur luxembourgeoise, la KBL, d’avoir aidé le régime de l’apartheid à acheter des armes entre 1977 et 1994. Via une dédaléenne architecture offshore – des comptes chiffrés détenus par des sociétés-écrans panaméennes et libériennes –, la banque belgo-luxembourgeoise aurait permis à l’Afrique du Sud de contourner l’embargo sur la vente d’armes décrété par l’Onu en 1977 et rati­fié par le Luxembourg en 1978. Elle se serait ainsi rendue complice de la militarisation du régime raciste de Pretoria.

Failure to comply

Les plateformes comme Amazon aident les marchands en ligne à commettre la fraude à la TVA. L’Union européenne et certains États membres commencent à réagir et leur réaction porte des fruits. Soudainement Amazon est en mesure d’offrir aux vendeurs tiers un service (payant) pour les déclarations de TVA à travers l’Union européenne. À travers cette offre le géant du commerce en ligne a trouvé un moyen de monétiser les menaces, de faire payer la facture non réglée par les vendeurs tiers qui monte à cinq milliards d’euros par an selon la Commission européenne. Il prouve en même temps que jusque-là il ne manquait pas de moyens techniques, mais plutôt de la volonté d’assurer que les vendeurs tiers ne commettent pas de fraude. Après tout, évincer les fraudeurs aurait réduit le chiffre d’affaires sur la plateforme de vente – et les commissions qu’Amazon perçoit dessus.

Revenu de base inconditionnel

Pour donner l’impression d’un parti sérieux et honorable, le petit parti des Pirates vient de rédiger un programme électoral presque démesuré. Une des promesses phares est un revenu de base inconditionnel pour tous. Il reflète l’esprit de tout le programme: une revendication néolibérale sous couverture sociale. Mais le programme est également marqué par un éclecticisme ahurissant, produit des grandes divergences de vues au sein du parti, où informaticiens libertaires, frustrés d’autres partis, protecteurs des animaux et illuminés se côtoient. Pour compléter le chaos, un quart des candidats sur les listes des Pirates sont membres du Parti pour la démocratie intégrale de l’ancien député ADR Jean Colombera.