Anik Raskin, chargée de direction du CNFL, se réjouit de l’augmentation du nombre de femmes candidates sur les listes. Il est passé de 35% aux dernières élections législatives à 46% aux élections d’octobre 2018. Soit un bond de 11 points. (Photo: CNFL)

Anik Raskin, chargée de direction du CNFL, se réjouit de l’augmentation du nombre de femmes candidates sur les listes. Il est passé de 35% aux dernières élections législatives à 46% aux élections d’octobre 2018. Soit un bond de 11 points. (Photo: CNFL)

Les élections législatives approchent, l’heure pour le Conseil national des femmes du Luxembourg (CNFL) de passer à la loupe les programmes des partis politiques. «En avril dernier, nous avons adressé aux présidents des partis notre liste de revendications en matière d’égalité homme-femme», explique à Paperjam Anik Raskin, chargée de direction du CNFL. «Actuellement, les programmes des partis politiques sont en cours de lecture, nous présenterons nos analyses début octobre.»

Pour atteindre la parité au sein des organes politiques, le chemin est encore long, mais le CNFL se félicite tout de même d’une avancée majeure avec l’augmentation du nombre de femmes sur les listes politiques.

Un beau bond en avant pour les femmes candidates en politique.

Anik Raskin, chargée de direction du CNFL

«Grâce à la loi en la matière, le nombre de femmes candidates est passé de 35% aux dernières élections législatives à 46% aux élections d’octobre 2018. Il s’agit d’un beau bond en avant, mais ce n’est pas ça qui changera forcément la situation, ajoute Anik Raskin. Car nous constatons depuis 1999, date de début de nos observations, que les personnalités politiques déjà en place récoltent bien souvent le plus de voix. De plus, le quota de 40% de candidates s’applique uniquement aux élections législatives, 50% aux élections européennes. Il faudrait voir aussi sa mise en œuvre au niveau communal.»

La parité homme-femme au sein du futur gouvernement et du Parlement compte également parmi les exigences du CNFL qui demande aussi une plus grande présence des femmes politiques dans les médias: «On voit souvent les hommes invités dans les débats. Les femmes aussi ont droit à plus de visibilité.»

Des conventions collectives et une pension plus équilibrées

Le CNFL demande que la parité soit aussi un objectif au sein des entreprises par le biais des conventions collectives. «Nous aimerions y rajouter des mesures d’égalité homme-femme comme condition obligatoire d’acceptation des conventions, précise Anik Raskin. Notamment en ce qui concerne la représentation de la gent féminine au sein des organes de décision. Nous souhaitons aussi favoriser le télétravail et la réorganisation du temps de travail, afin d’éviter le piège du temps partiel sur le long terme qui pénalise aussi les femmes pour leur pension.»

En cas de divorce, un grand nombre de femmes se retrouvent touchées par la pauvreté.

Anik Raskin, chargée de direction du CNFL

Individualiser les droits à la pension serait aussi plus avantageux pour les femmes qui disposent souvent d’une pension plus modeste, car elles ont dû réduire leur temps de carrière pour raison familiale, rappelle le CNFL. «En cas de divorce, un grand nombre de femmes se retrouvent aussi touchées par la pauvreté, regrette Anik Raskin. C’est pourquoi nous plaidons pour une individualisation de notre système de sécurité sociale avec obligation de cotiser pour tout adulte».

Les autres revendications phares du Conseil national des femmes concernent: la reconnaissance de la violence psychologique comme une violence à part entière ainsi que l’étendue du délai de prescription du viol. «10 ans, ce n’est pas assez.»