Jean Asselborn: «Une grande volonté et détermination existe pour faire de cette douzième présidence luxembourgeoise un succès pour l'Union européenne et ses citoyens.» (Photo: SIP)

Jean Asselborn: «Une grande volonté et détermination existe pour faire de cette douzième présidence luxembourgeoise un succès pour l'Union européenne et ses citoyens.» (Photo: SIP)

Le ministre des Affaires étrangères, Jean Asselborn, a présenté ce jeudi – lors d’une conférence organisée par la Trans European Policy Studies Association (Tepsa) – les grands enjeux de l’agenda de la présidence luxembourgeoise du Conseil de l’Union européenne qui débutera le 1er juillet.

Cette présidence «est une réelle opportunité qui nous permettra de mettre en évidence notre attachement et notre engagement au projet d’intégration européenne», a déclaré d’emblée Jean Asselborn, selon lequel cette présidence s’efforcera de mettre le citoyen au cœur du projet européen.

Priorité aux migrants

Sur les enjeux mêmes de ce semestre, «il est besoin d’agir de manière résolue et déterminée dans le domaine de la migration, et il s’agira de poursuivre avec un haut degré de priorité les actions visant à sauver des vies, et de mener une politique d’immigration efficace, juste et crédible», a précisé Jean Asselborn.

Il est besoin d’agir de manière résolue et déterminée dans le domaine de la migration.

Jean Asselborn, ministre des Affaires étrangères

En matière économique, «au-delà d’une politique d’investissement ambitieuse», le commerce international libre et équitable est, selon le ministre des Affaires étrangères, «un autre levier de première importance pour stimuler la croissance et créer des emplois en Europe». Dans ce sens, il considère que le partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP), dont le Luxembourg s’efforcera de faire avancer les travaux, «est un accord d’une importance stratégique à cet égard».

Un «triple A social»

L’approfondissement de la dimension sociale européenne, et à travers elle la lutte contre le chômage des jeunes, constituera par ailleurs une autre «priorité clé» de la présidence luxembourgeoise, qui soutiendra l’idée lancée par le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, d’une Europe «triple A social».

Concernant l’investissement en Europe, en plus du soutien au plan Juncker, la présidence œuvrera à la mise en place d’une véritable union des marchés des capitaux et à un cadre règlementaire qui devrait aussi servir à encourager l’investissement au-delà de ces marchés.

Assurer une concurrence fiscale loyale

Elle tentera aussi, toujours selon Jean Asselborn, de poursuivre les efforts de l’Union européenne visant à mettre en œuvre une véritable politique industrielle européenne avec un accent particulier posé sur la recherche et le développement.

Sur la fiscalité, il s’agira de poursuivre la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales, une priorité que le Luxembourg entend situer dans un cadre global afin d’assurer que toute concurrence soit loyale.

À ce sujet, la présidence a pour objectif d’aboutir sur la proposition relative à la transparence et à l’échange d’information sur les rescrits fiscaux et espère également faire avancer les travaux sur la directive relative à l’assiette commune consolidée pour l’impôt sur les sociétés (ACCIS).

Encourager le numérique européen

Nous allons œuvrer pour le démantèlement des barrières qui continuent à fragmenter le marché intérieur numérique.

Jean Asselborn, ministre des Affaires étrangères

Rendre sa dynamique au marché intérieur est également l’un des principaux enjeux de la présidence luxembourgoise, notamment dans le domaine du numérique qui, à en croire le ministre des Affaires étrangères, demeure sous-exploité. «Nous allons œuvrer pour le démantèlement des barrières qui continuent à fragmenter le marché intérieur numérique en 28 ‘mini-marchés’ nationaux, a déclaré dans ce sens Jean Asselborn, indiquant que le développement des compétences numériques était un autre levier sur lequel la présidence allait fortement miser pour faire décoller l’économie numérique européenne.

Elle sera également tournée vers l’avenir dans le cadre de la promotion d’une démarche de développement durable, avec des efforts portés sur l’accélération de la transition vers une économie verte à faibles émissions de gaz à effet de serre, mais aussi vers une économie innovante, circulaire et compétitive, sobre en énergie, préservant la biodiversité et les ressources naturelles, évitant le gaspillage et favorisant le recyclage au meilleur coût.

État de droit

Dans le domaine de la justice, il sera question du respect de l’État de droit – avec un premier dialogue entre les États membres en vue de défendre et de sauvegarder cet État de droit au sein de l’Union européenne –, mais aussi de la finalisation de la réforme en matière de protection des données personnelles. En matière de terrorisme, la présidence soutiendra la mise en place d’un système européen pour la collecte des données des passagers (PNR).

Pour ce qui concerne enfin la politique extérieure de l’Union européenne, Jean Asselborn a précisé que la présidence luxembourgeoise accordera une attention toute particulière à la politique pour laquelle de nouveaux chapitres d’élargissement devront être ouverts avec la Turquie, le Monténégro et la Serbie «dès que les conditions seront remplies», évoquant aussi «la poursuite du chemin de l’intégration européenne de la Macédoine et de l’Albanie».