Selon Jean Asselborn, le gouvernement de Viktor Orban bafoue les valeurs européennes et doit, à ce titre, être exclu de l’UE. De manière «temporaire ou définitive». (Photo: Parlement européen)

Selon Jean Asselborn, le gouvernement de Viktor Orban bafoue les valeurs européennes et doit, à ce titre, être exclu de l’UE. De manière «temporaire ou définitive». (Photo: Parlement européen)

Les tensions observées en septembre 2015 au cours de la présidence luxembourgeoise du Conseil de l’Union européenne sur la question de la gestion des réfugiés ne sont pas atténuées. La preuve avec la nouvelle déclaration de Jean Asselborn (LSAP), ministre des Affaires étrangères, à l’encontre du gouvernement hongrois dirigé par Viktor Orban.

Dans une interview accordée mardi au quotidien allemand Die Welt, le chef de la diplomatie luxembourgeoise réitère sa position vis-à-vis d’un exécutif qui «viole massivement les valeurs fondamentales de l’Union européenne».

Des réfugiés traités comme des animaux sauvages.

Jean Asselborn, ministre des Affaires étrangères

«Celui qui construit des barrières contre les réfugiés de guerre ou qui viole la liberté de la presse et l’indépendance du pouvoir judiciaire devrait être exclu temporairement ou définitivement si nécessaire de l’UE», assure Jean Asselborn. Partisan d’une ligne dure envers les réfugiés, le gouvernement de Viktor Orban a multiplié ces derniers mois les mesures hostiles à leur présence sur le sol hongrois.

Une position antimigrants qui n’est pas au goût de Jean Asselborn, qui dénonce le traitement réservé aux réfugiés, «traités comme des animaux sauvages» par les autorités hongroises, qui seraient d’ailleurs «proches de donner l’ordre d’ouvrir le feu contre les réfugiés».

Sommet de Bratislava sur l’avenir de l’UE

Jugeant que l’exclusion de la Hongrie est «la seule façon de préserver la cohésion et les valeurs européennes», le chef de la diplomatie luxembourgeoise annonce vouloir plaider en faveur d’un changement des normes en vigueur. «Il serait utile que les règles changent de sorte que la suspension de l’adhésion d’un État à l’UE ne nécessite plus à l’avenir l’unanimité des États membres.»

Ces déclarations interviennent quelques jours avant la tenue du sommet de Bratislava, prévu le 16 septembre prochain. Bien que dédié notamment aux conséquences du souhait des Britanniques de quitter l’UE, ce sommet doit officiellement porter sur «les besoins de l’UE», à savoir déterminer les réformes à engager pour assurer la survie de l’Union, dans un contexte marqué par le regain des nationalismes.