Jean Asselborn estime que l’organisation de nouvelles élections serait dans l’intérêt de la population au Venezuela. (Photo: Shutterstock)

Jean Asselborn estime que l’organisation de nouvelles élections serait dans l’intérêt de la population au Venezuela. (Photo: Shutterstock)

Interrogé sur la position luxembourgeoise quant à la situation politique instable dans ce pays d’Amérique latine, le ministre Jean Asselborn a déploré que l’Union européenne n’avait «plus d’énergie pour arrêter une position commune». Prudent, il a souligné que certains pays de l’UE «ont plus de compétences pour comprendre ce qui s’y passe».

Avançant le souci d’éviter une guerre civile ou un coup d’État, le ministre des Affaires étrangères estime que l’organisation de nouvelles élections serait dans l’intérêt de la population au Venezuela. Il n’a cependant pas précisé de délai, contrairement à sept pays européens qui avaient adressé la semaine dernière un ultimatum au président Nicolas Maduro.

Devant le refus de ce dernier, des pays comme l’Allemagne, l’Espagne et la France ont décidé de reconnaître son opposant politique Juan Guaidó comme président par intérim, une démarche déjà effectuée auparavant par d’autres pays non européens, parmi lesquels les États-Unis.

Au sein de l’UE, une position commune n’a pas encore pu être arrêtée, quelques pays dont l’Italie refusant de partager cette position, a précisé M. Asselborn. «L’Europe ne peut rester neutre», a-t-il affirmé, justifiant la position du Luxembourg en faveur de nouvelles élections.

Mise à jour le 5 février à 7h20:

Lundi après-midi, le ministère des Affaires étrangères a publié ce «statement» par voie de communiqué de presse:

Le Luxembourg se réfère et souscrit pleinement à la déclaration de l’Union européenne du 26 janvier 2019 sur la situation au Venezuela.

Les élections présidentielles qui ont eu lieu le 20 mai 2018 au Venezuela n’étaient ni libres ni régulières. Nous soutenons l’Assemblée nationale présidée par Monsieur Juan Guaidó, qui est l’instance démocratique légitime du Venezuela, et nous nous joignons aux appels à la tenue de nouvelles élections présidentielles.

À l’instar d’autres partenaires européens, le Luxembourg reconnaît le président de l’Assemblée nationale, Monsieur Juan Guaidó, comme président intérimaire habilité à mettre en œuvre un processus électoral menant à des élections présidentielles libres, régulières et démocratiques, en conformité avec la Constitution du Venezuela.

Nous nous joignons aux appels pour que les libertés et les droits fondamentaux du peuple vénézuélien soient respectés, y compris le droit de rassemblement et de manifestation pacifique.

La solution à la situation difficile que traverse le Venezuela ne peut être que politique et pacifique. À cet égard, nous soutenons les efforts de la communauté internationale et le lancement par l’Union européenne du groupe de contact international qui entamera son travail le 7 février prochain à Montevideo, en Uruguay, afin de contribuer à créer les conditions nécessaires à l’émergence d’un processus démocratique crédible au Venezuela.