Pour Ian De Toffoli, le Luxembourg, c’est aussi un endroit qu’on quitte, « pour revenir plus forts » (Photo : © Cordula Echterhoff/ Arte)

Pour Ian De Toffoli, le Luxembourg, c’est aussi un endroit qu’on quitte, « pour revenir plus forts » (Photo : © Cordula Echterhoff/ Arte)

Un documentaire diffusé samedi sur Arte et encore disponible sur le site Internet de la chaîne jette un œil original et nouveau sur le pays. Des artistes cherchent à cerner l’identité luxembourgeoise.

Pour le groupe de hip hop local De Läb : « Le Luxembourg est une chaise de bureaux qui tourne sur elle-même, fascinée par l’argent ». Une phrase, parmi d’autres, reprise dans le documentaire diffusé samedi sur Arte.

Dans le magazine hebdomadaire Metropolis, la chaîne culturelle franco-allemande a voulu sortir des clichés ressassés sur le Luxembourg, comme plaque tournante de la finance et siège d’institutions européennes, pour faire parler des artistes luxembourgeois et étrangers, chacun dans leur langue, « montrer le pays dans son interculturalité et sa diversité, cerner l’identité luxembourgeoise. »

Disparaître un jour

Ian de Toffoli, écrivain luxembourgeois de père italien et auteur au Théatre national de Luxembourg, perçoit le côté éphémère du pays qui a dû attendre 1867 pour accéder à l’indépendance : « le pays est si petit qu’il apparait un peu comme une tâche sur une carte. Je me suis toujours imaginé qu’il pourrait disparaître un jour ».

D’autres acteurs culturels préfèrent voir la petite taille du pays, écrasé entre la France, l’Allemagne et la Belgique , comme une chance. On prend ce que les voisins ont de meilleur à offrir en termes de culture et de tradition, et on se forge une identité.

Le passé culturel du pays est encore tout récent ? Là non plus, la plupart des artistes n’y voit rien de très handicapant. Au contraire. Car les structures n’ont pas eu le temps de se scléroser. 

Un endroit propice

Pendant longtemps au Luxembourg, il n’y avait pas de scène culturelle professionnelle. Le pays a investi dans les espaces culturels à partir du milieu des années 1990. « A mes débuts, tout était en friche ici», se rappelle Sascha Ley, chanteuse et comédienne. «C’était un endroit propice car peu de choses étaient organisées».

Le Luxembourg, c’est très beau, une ville très ordonnée et charmante, mais plusieurs réalités s’entremêlent : « L’ordre et les jolis paysages côtoient un monde de rapaces un peu bizarre. J’aime ces paradoxes. Cela crée de bonnes tensions », sourit Yann de Toffoli. « Ici, beaucoup de choses s’agrègent », poursuit Sascha Ley.

La Ville de Luxembourg compte aujourd’hui 60 % d’étrangers de 150 nationalités différentes. Ian de Toffoli :« Je me sens plutôt européen que Luxembourgeois. Le Luxembourg c’est un petit melting pot. Un microcosme européen ».

Selon lui, le Luxembourg, c’est aussi un endroit qu’on quitte, « pour revenir plus forts »