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Telle est la capture d’écran visible en cache sur google.com lorsqu’ArcelorMittal est inscrit dans la barre de recherche. 

Le groupe Anonymous, mouvement de désobéissance civile ascendant anticapitaliste, avait annoncé vouloir frapper le leader mondial de la sidérurgie ce mardi 3 janvier, en représailles aux licenciements collectifs annoncés par la filiale belge (à Cockerill notamment). Ce vendredi, la branche cyber-activiste belge a mis sa menace à exécution et piraté le site d’ArcelorMittal. Ce dernier était du coup hors service ce vendredi matin.

Pourtant, la direction du groupe avait annoncé prendre les mesures nécessaires dans un communiqué répondant à la menace des individus au masque de Guy Fawkes, conspirateur britannique du 17e siècle. « Les autorités responsables en Belgique et au Luxembourg ont été informées. ArcelorMittal a mis en œuvre un plan de secours pour mieux se protéger et minimiser l’impact de toute action. »

Colosse de l’acier aux pieds d’argile

Cela n’a visiblement pas porté ses fruits. La branche belge du mouvement altermondialiste pavoise et revendique un succès sur la page arcelormittal.com visible en cache depuis Google : « Nous nous battrons avec toute l'énergie et tous les moyens informatiques dont nous disposons pour soutenir les oubliés de ce monde et les défendre contre leurs tortionnaires qui opèrent d'une façon sournoise qui nous est insupportable... Et ainsi nous continuerons sans relâche de châtier les organisations qui mettent à mal le bien-être des personnes innocentes qui aspirent à un monde meilleur pour leur famille et leur entourage. » Une vidéo explicative des griefs émis à l’encontre du sidérurgiste est également visible par ce biais.

En début d'après-midi néanmoins, ArcelorMittal remettait en ligne une version allégée de son site Internet.

Toujours est-il que le colosse de l’acier a finalement des pieds d’argile. Ce piratage révèle la fragilité de la sécurité informatique d’une des plus grosses entreprises mondiales et sa fébrilité vis-à-vis des groupes de hackers idéologisés. D'aucuns y verront un lien de cause à effet. Le cours de l'action avait chuté de 1,3 % à 14h dans un marché légèrement haussier (d'autres trouveront la source de cette baisse dans les rumeurs de faillite de l'unité algérienne d'ArcelorMittal). 

Ironie du sort, ArcelorMittal avait externalisé l’ensemble de sa structure informatique européenne au groupe américain CSC en juillet 2011. Ce hacking n’a en tout cas pas fini de faire couler de l’encre.