L’action ArcelorMittal a abandonné plus de 16 % depuis le début de l’année. La perte atteint 50 % en un an et 73 % en cinq ans. (Photo : ArcelorMittal)

L’action ArcelorMittal a abandonné plus de 16 % depuis le début de l’année. La perte atteint 50 % en un an et 73 % en cinq ans. (Photo : ArcelorMittal)

Trois cessions d’actifs ont été annoncées par ArcelorMittal au cours de ces deux dernières semaines : les participations dans les groupes luxembourgeois Enovos et Paul Wurth, puis en fin de semaine dernière, la vente des activités de Skyline Steel et Astralloy en Amérique du Nord à Nucor Corporation, pour 605 millions de dollars.

« La transaction est cohérente avec la stratégie de désinvestissement sélectif d’actifs non stratégiques annoncée par ArcelorMittal », a expliqué vendredi le leader mondial de la sidérurgie, usant des mêmes arguments que pour les deux précédentes transactions.

En fin de communiqué, le directeur financier Aditya Mittal ajoute un deuxième objectif visé par cette cession : réduire la dette nette. Il semble bien en effet, au vu de conditions de marché de plus en plus tendues, que ce dernier objectif s’impose dans l’urgence à ArcelorMittal.

Car si le groupe s’est fixé l’impératif de réduire son endettement, sa dette nette (dette totale diminuée des disponibilités) atteignait encore 23,6 milliards de dollars (18,5 milliards d’euros) à la fin du premier trimestre. C’est moins qu’à la fin du troisième trimestre 2011 (24,9 milliards de dollars), mais c'est 1,1 milliard de plus qu’à la fin du dernier exercice (22,5 milliards de dollars).

Le fardeau s’est alourdi depuis le début 2012 en raison de la réduction des cash flows, de pertes de change et du versement de dividendes. L’objectif affiché est de revenir à 22,5 milliards de dollars à la fin du deuxième trimestre.

Cette dette de 18,5 milliards d’euros (ou 23,6 milliards de dollars) est d’autant plus difficile à porter qu’elle est supérieure à la valeur boursière de toute l’entreprise, soit 18,3 milliards d’euros.

Comme neige au soleil

Cette capitalisation boursière fond comme neige au soleil, alors que le groupe, très sensible au ralentissement économique mondial, semble pris au piège d’une spirale baissière.

Malgré un rebond de plus de 3 % ce lundi matin, l’action ArcelorMittal a abandonné plus de 16 % depuis le début de l’année. La perte atteint 50 % en un an et 73 % sur les cinq dernières années.

Le groupe sidérurgiste reste sous l’œil attentif des agences de notation, qui menacent de dégrader la note de sa dette à long terme dans la catégorie « junk » ou spéculative. Le rating d’ArcelorMittal est pour l’instant situé au dernier rang de la catégorie investissement chez Moody’s (Baa3) et Standard & Poor’s (BBB-). Cette dernière a même placé le groupe sous perspective négative le 8 novembre dernier.

ArcelorMittal doit également faire face à d’importantes échéances de remboursement à court terme : 1,7 milliard de dollars en 2012, 4,4 milliards de dollars en 2013 et 3,7 milliards de dollars en 2014.

Pour Standard & Poor’s, la dette « ajustée » d’ArcelorMittal atteignait même 40,5 milliards de dollars au 30 septembre dernier (à comparer à 24,9 milliards de dollars de dette nette) en tenant compte de certains engagements, comme les engagements de retraite et autres avantages des salariés, pour 8 milliards de dollars.