Les déclarations publiques du Premier ministre ont fait réagir ArcelorMittal (à gauche, Michel Wurth). (Photo : Luc Deflorenne / archives)

Les déclarations publiques du Premier ministre ont fait réagir ArcelorMittal (à gauche, Michel Wurth). (Photo : Luc Deflorenne / archives)

Mardi dernier, les sidérurgistes lorrains, en colère et inquiets pour le devenir de Florange-Hayange, ont manifesté devant le « château » ArcelorMittal, avenue de la Liberté.

Mardi, aussi, le Premier ministre Jean-Claude Juncker prononçait son discours sur l’état de la Nation. Et il s’en est pris au géant sidérurgique. « Pourquoi l'État luxembourgeois devrait-il payer les plans de préretraite pour les travailleurs d’ArcelorMittal qui perdent leur emploi?», a-t-il lâché, en évoquant notamment la fermeture de l’aciérie de Schifflange.

Des terrains en échange

A la fin mars, juste avant le dernier round de négociations en tripartite sidérurgique, le ministre de l’Economie, Etienne Schneider, avait aussi mis la pression sur ArcelorMittal, en brandissant la menace que l’Etat laisse le groupe se débrouiller avec les conséquences de ses décisions économiques.

M. Juncker avait aussi souligné, dans son allocution, que ces plans coûteraient quelque 55 millions d'euros à l'État, mais que cela ne se ferait pas sans contrepartie. Dans la foulée, il proposait un deal : que le groupe basé au Luxembourg cède, en échange de cette prise en charge publique, des terrains pour y ériger des logements ou implanter des entreprises… « Les grands patrons doivent aussi savoir donner », avait assené le Premier ministre.

Tout est dans les accords du 28 mars

ArcelorMittal a réagi, par voie de communiqué, ce mercredi. « ArcelorMittal Luxembourg a conclu le 28 mars avec les représentants du gouvernement et les syndicats le plan Lux 2016. Les principaux engagements comprendront des investissements de 150 millions d’euros dans l’industrie sidérurgique du Luxembourg sur une période de cinq ans et des mesures sociales efficaces pour soutenir les employés touchés par la décision de mettre à l’arrêt pour une durée indéterminée l’aciérie de Schifflange », y est-il rappelé.

Dans le contexte désormais traditionnel – « la consommation d'acier en Europe est de 25% en-dessous du niveau de 2007 (…), il faut adapter la capacité de production et l'emploi. Nous voulons produire et vendre davantage d'acier, mais pour y parvenir, les conditions de croissance doivent être rétablies en Europe » - le groupe sidérurgique insiste : « Le soutien du gouvernement pour les plans de préretraite fait partie et est entièrement inclus dans le plan Lux 2016, en conformité avec la loi. Depuis 1998, ArcelorMittal a investi plus d’un milliard dans ses sites de production au Luxembourg afin de les maintenir, de les développer et de les moderniser », conclut le communiqué.