ArcelorMittal: « Nous ne commentons pas les rumeurs et les spéculations.» (Photo : archives paperJam)

ArcelorMittal: « Nous ne commentons pas les rumeurs et les spéculations.» (Photo : archives paperJam)

Des salariés de Florange ont bloqué les trains entre Metz et Luxembourg, ce lundi soir. L’avenir des sites de la Grande Région est plus incertain que jamais et le pouvoir politique semble impuissant.

« Fermetures temporaires à durée indeterminée ». La formule passe-partout employée depuis le début de la crise par ArcelorMittal à propos des sites de la Grande Région conserve tout son sens aujourd’hui. À Florange, comme à Liège, Rodange ou Schifflange, l’horizon ne s’éclaircit toujours pas, et les questions demeurent sans réponse.

Ni le groupe industriel, ni les autorités politiques ne semblent en mesure de rassurer le personnel sur d’éventuelles réouvertures, alors que la conjoncture ne s’améliore guère. Et le temporaire finit par durer, au risque de devenir définitif, redoutent les salariés.

Tractations en cours?

Dans ce contexte, les actions syndicales se multiplient en France, pour faire pression sur le gouvernement et sur Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, alors que des tractations semblent en cours avec la direction de l’entreprise et que les rumeurs de plan social persistent.

Lundi soir, une quarantaine de salariés de l’usine de Florange ont bloqué la ligne TGV entre Metz et Luxembourg pendant deux heures. Ils ont été délogés par la police vers 20 heures 30.

« Nous voulons que les services d’Arnaud Montebourg nous tiennent au courant des négociations avec ArcelorMittal. Ils nous avaient dit que nous aurions une réponse ce lundi, mais nous n’avons rien vu venir, c’est ça qui nous exaspère », a expliqué à l’AFP Édouard Martin (CFDT).

Du côté du siège d’ArcelorMittal au Luxembourg, on fait le gros dos pour l’instant : « Nous ne commentons pas les rumeurs, ni les spéculations .»

Étienne Schneider botte en touche

Interrogé par le député ADR Gast Gibéryen, dans le cadre d’une question parlementaire, Étienne Schneider, ministre de l’Économie et du Commerce extérieur, botte en touche et avoue son impuissance.

« Quelles sont les décisions concrètes, prises lors de la réunion du 16 juillet avec Arnaud Montebourg ? Quels sont les moyens concrets qu’un gouvernement ou plusieurs gouvernements peuvent mettre en œuvre, pour ‘construire une réaction’ face aux décisions d’un groupe international de droit privé ? », demande le député.

Le 16 juillet, les ministres «ont exprimé leurs craintes de voir disparaître des filières sidérurgiques pourtant essentielles pour certains secteurs industriels. Partant de ce constat, il a été décidé de continuer sur base régulière un échange entre la France et le Luxembourg au sujet des activités d’ArcelorMittal. La réunion n’a pourtant pas donné lieu à des décisions concrètes concernant le cadre législatif et réglementaire », reconnaît Étienne Schneider.

« En ce qui concerne les sites de Schifflange et Rodange, le gouvernement procède régulièrement, avec les partenaires sociaux, à une évaluation de la situation lors des réunions du comité de suivi des effectifs de la sidérurgie et du comité des investissements », ajoute-t-il.