ArcelorMittal veut miser sur l'innovation et les talents pour une nouvelle dynamique européenne. (Photio: David Laurent / archives)

ArcelorMittal veut miser sur l'innovation et les talents pour une nouvelle dynamique européenne. (Photio: David Laurent / archives)

Aditya Mittal, le CFO d’ArcelorMittal, à la tête de la division Europe, a lui-même annoncé, à Paris, un renforcement de la stratégie du groupe mondial basé à Luxembourg, sur ses activités européennes. En parallèle de cette annonce aux allures de grand-messe, la Bourse de Paris marquait une hausse, en partie due à un rebond immédiat de l’action du géant sidérurgique mondial.

Le fils du big boss Lakshmi Mittal balaie ainsi les inquiétudes quant à un désinvestissement en Europe, notamment face à ce que les lobbyistes qualifient de «réglementation excessive», entre autres sur les quotas de CO2: le groupe a dû racheter des quotas européens pour faire face à ses besoins de production et estime que le système d’ETS – échange de quotas d’émission – risque de coûter très cher aux sidérurgistes européens, faisant donc peser un risque collatéral sur leur compétitivité, entre autres face aux industriels chinois dont les clients européens importent déjà 6,6 millions de tonnes de produits finis acier.

Développer les outils existants

Cependant, sous réserve d’être entendu on l’imagine, ArcelorMittal entend toujours réduire la dette et les coûts, mais aussi «développer ses outils existants en Europe» à défaut d’ouvrir de nouvelles unités de production, pour mettre en place «une dynamique positive».

Il est question de se concentrer sur l’innovation et, notamment, sur la production d’acier à très haute résistance, destiné surtout à l’industrie automobile.

La consommation d’acier en Europe devrait augmenter de 6% en 2015.

Aditya Mittal, CFO d’ArcelorMittal

«La consommation d’acier en Europe devrait augmenter de 6% en 2015 – par rapport à 2013 –, l’industrie repart à la hausse et les commandes sont en augmentation pour le secteur automobile», a commenté Aditya Mittal à Paris.

ArcelorMittal parle donc d’investissement dans l’innovation, mais aussi dans les talents. Le directeur financier du groupe parle d’un programme de recrutement, pour 1.200 postes par an sur les trois prochaines années.

De nouvelles annonces?

Le Luxembourg, QG d’ArcelorMittal, n’est pas vraiment détaillé dans le plan global du groupe. Les chiffres montrent un investissement, réalisé ces dernières années, de l’ordre de 35 millions d’euros seulement au Grand-Duché, focalisés sur Belval. Et la tendance actuelle est plutôt à la fermeture de sites jugés obsolètes ou pas assez rentables, à l’image de la tréfilerie de Bettembourg.

Faut-il s’attendre, comme l’indiquent les coulisses, à de nouvelles annonces, allant dans le sens d’investissements au Luxembourg?

En tout cas, pour l’heure, ArcelorMittal, qui a vendu le siège historique de l’avenue de la Liberté à la BCEE, se cherche toujours un nouveau bâtiment symbole à ériger pour y rassembler ses forces stratégiques.