À Liège, c’est tout un bassin d’emploi, un bastion historique de la sidérurgie wallonne, qui se sent menacé. ( Photo:  metallos.be)

À Liège, c’est tout un bassin d’emploi, un bastion historique de la sidérurgie wallonne, qui se sent menacé. ( Photo: metallos.be)

Le contexte économique reste défavorable, selon ArcelorMittal. Toujours tendue au Luxembourg ou en Lorraine, la situation s’aggrave dans le bassin wallon. À Liège, le sidérurgiste supprimera 800 postes, soit 200 de plus qu’annoncé.

Les arrêts prolongés de production d’ArcelorMittal sont certes redescendus d’un cran dans l’actualité luxembourgeoise, depuis la confirmation de l’investissement du numéro un mondial de la sidérurgie, basé au Grand-Duché, sur le site de Belval. Mais Rodange, Schifflange ou Florange, en Lorraine, sont, plus que jamais, dans l’expectative. Et, pas si loin du secteur des «ange», Liège, dans le bassin wallon qui fait partie de la Grande Région, prend une claque encore plus violente que prévu.

La fermeture par ArcelorMittal de deux hauts fourneaux, annoncée en octobre 2011, conduira en réalité à la suppression de 795 postes, soit 214 de plus que précédemment avoué. Les chiffres ont été confirmés par la direction belge du groupe.

Le chaud et le froid

Les syndicats belges ne décolèrent pas. Il y a moins d’un an, il était question de 581 postes de travail, perdus dans l’extinction de la phase à chaud, un des fleurons de la sidérurgie liégeoise, avec deux hauts-fourneaux, l'aciérie et les coulées continues de Chertal. Le nouveau projet d’intention validé par ArcelorMittal fait aujourd’hui état de près de 800 postes.

La phase à chaud avait été jugée trop peu compétitive par le sidérurgiste qui dit, en confirmant l’ampleur des mesures, avoir « réexpliqué les difficultés économiques rencontrées dans le cadre d'une demande d'acier européenne toujours 25% sous les niveaux d'avant-crise ». La cause demeure, les effets s’amplifient… Et les syndicats sont très inquiets.

D’une part, ils redoutent la mort de tout un bassin historique, car leurs inquiétudes concernent aussi la phase à froid, des usines de fabrication de tôles pour le secteur automobile ou la construction risquant d’être contaminées par la crise qui perdure. D’autre part, les syndicats de l’industrie sidérurgique belge veulent se battre, notamment devant les tribunaux, la procédure de licenciement collectif ayant été, selon eux, bafouée par l’augmentation des effectifs touchés par le plan social tel qu’annoncé en octobre.

Discours similaire

De son côté, la direction d’ArcelorMittal affirme avoir « développé un projet visant à assurer l'avenir des outils qui restent en fonctionnement après l'arrêt de la phase liquide, et qui représentent 2/3 des activités sidérurgiques de Liège et des postes de travail qui y sont liés, soit plus de 2.000 emplois ».

Elle annonce aussi sa volonté de « continuer à y fabriquer de l'acier à haute valeur ajoutée, notamment au travers d'un programme d'investissements représentant 138 millions d'euros ».

Les termes de communication sont sensiblement les mêmes que ceux utilisés partout, notamment au Luxembourg. Le groupe ArcelorMittal, lors de la présentation de ses résultats trimestriels fin juillet, avait rappelé que, en raison d'une situation pire qu'attendu en Europe, le groupe entendait faire tourner les usines les plus compétitives, au détriment des sites laissés en léthargie prolongée voire voués à l’extinction.