Pas de peur du vide pour Paul Wurth après l’arrivée d’un nouvel actionnaire principal.  (Photo : David Laurent / Wide / archives)

Pas de peur du vide pour Paul Wurth après l’arrivée d’un nouvel actionnaire principal.  (Photo : David Laurent / Wide / archives)

Le leader mondial de l’acier cède pour 300 millions d’euros sa participation de 48,1% dans Paul Wurth à la holding de l’industriel allemand, SMS Group. ArcelorMittal, via la publication de ses résultats financiers, confirme également vendre pour 330 millions d’euros sa part de 23,48% dans Enovos.

ArcelorMittal se débarasse bien de ses participations dans l’économie luxembourgeoise. Dans le cadre de la cession de ses actifs dits « non stratégiques », le sidérurgiste confirme céder sa part de 48,1% dans la société d’ingénierie luxembourgeoise, Paul Wurth, au groupe industriel allemand, SMS. Le leader mondial de la production d’acier confirme également la vente de 23,48% d’intérêt dans Enovos à un fonds géré par Axa Private Equity.

Concernant la première transaction, celle-ci avait été annoncée le 8 mai par Etienne Schneider, ministre de l’Economie et du Commerce extérieur, depuis le Canada où il effectuait une mission économique. L’effet de surprise de la communication avait alors semé un brin de confusion. Le gouvernement voulait alors prouver qu’il n’était pas seulement suiveur des décisions d’ArcelorMittal, mais aussi acteur dans ce dossier. Il détient en effet, en direct et via la société nationale de crédit et d’investissement (SNCI) et la Banque et Caisse d’Epargne de l’Etat (BCEE), 40,8% du capital de Paul Wurth.

Paul Wurth : non stratégique, mais rentable

Aujourd’hui on en sait un peu plus. SMS Holding GmbH se porte acquéreur pour un montant total de 300 millions euros. Cette structure représente en fait le groupe allemand SMS, basé à Düsseldorf, mais qui réunit des sociétés internationales actives dans la construction d’usines et le génie mécanique pour l’industrie de l’acier et des métaux non ferreux. Son activité est donc similaire à celle de Paul Wurth où l’on estimait en mai ne pas craindre pour l’avenir de ses employés. La société d’ingénierie sidérurgique est rentable. Elle a annoncé pour l’exercice 2011 un chiffre d’affaires de 491,1 millions d’euros et un bénéfice net de 18,2 millions.

Effet de surprise

Mais l’annonce d’ArcelorMittal, contrainte par la publication de ses résultats financiers, a une fois de plus surpris son monde ; en tout cas la société d’ingénierie sidérurgique luxembourgeoise qui avait, elle, prévu de communiquer sur la transaction ce mercredi soir à 17h. Heinrich Weiss, PDG de SMS Group, sera même présent aux côtés de Michel Wurth, président du conseil d’administration de Paul Wurth et membre du comité de direction… d’ArcelorMittal.

La communication des résultats financiers du sidérurgiste confirme également la cession de sa participation de 23,48% dans la société luxembourgeoise spécialisée dans le transport et la fourniture d’énergie, Enovos, au fonds géré par Axa Private Equity pour 330 millions d’euros.

Sotel et CFL Cargo

En matière de participations dans des entreprises luxembourgeoises, ArcelorMittal n’a aujourd’hui plus que Sotel et CFL Cargo, qui lui servent respectivement à acheminer son énergie et ses produits. Pour l’heure, ces prises d’intérêts ne sont pas encore considérées comme non-stratégiques et ne figurent pas (encore) dans le programme de désendettement du géant de l’acier.