La tripartite sidérurgique s’est réunie ce mercredi matin, comme convenu. ArcelorMittal promet des investissements dans les sites luxembourgeois. Parmi les conditions : la réalisation de la ligne très haute tension venant de la Lorraine.
La tripartite sidérurgique de ce mercredi matin n’a pas apporté de réelles perspectives nouvelles, pas d’éléments chiffrés en tout cas.
Le gouvernement a fait le décompte des personnes concernées par la CDR (cellule de reclassement) : 400 salariés y sont actuellement. Mais les syndicats, sur base des données de terrain, évaluent à 600 le nombre de personnes qui seront en CDR au 1er janvier prochain.
Car, pour ArcelorMittal, l’horizon n’est pas dégagé. Le carnet de commandes reste peu sollicité. Et les chances de voir redémarrer les usines de Rodange et Schifflange s’en trouvent d’autant plus limitées.
Un plan pour mars
Face à l’insistance des syndicats et de membres du gouvernement, qui souhaitent voir le sidérurgiste mondial s’impliquer davantage et marquer son intérêt pour les outils et pour la main d’œuvre de la région, les représentants d’ArcelorMittal ont promis un plan d’investissement pour les sites luxembourgeois.
Pas de chiffre ni d’engagement formel, mais la promesse d’étudier toutes les opportunités pour moderniser des sites viables, dans les trois ans. Le plan doit être proposé avec davantage de précisions pour mars 2012, moment où une nouvelle tripartite sidérurgique est d’ores et déjà programmée.
Très haute tension
ArcelorMittal émet quelques conditions. Le plan ne pourra se baser que sur un tour complet de chaque site, afin d’en déterminer la productivité et la rentabilité. Et pour développer certaines activités, notamment à Schifflange, ArcelorMittal insiste sur le fait qu’il a un besoin vital d’une alimentation électrique renforcée.
Il juge donc indispensable la mise en service de la fameuse ligne Sotel, à très haute tension et à très haute valeur polémico-environnementalo-juridique. Celle-ci doit acheminer le courant venant de la centrale de Cattenom, en passant par la Lorraine et un coin de Belgique, par Moulaine et Aubange, vers Belvaux et Esch.
Lux 2011 prolongé
ArcelorMittal a toutefois signé, aujourd'hui, avec le gouvernement et les représentants des syndicats la prolongation de l'accord Lux2011 pour préserver l'emploi dans l'industrie sidérurgique luxembourgeoise. Cet accord sera valable jusqu'à la fin du mois de mars 2012. Selon ses termes, « les salariés en situation de chômage temporaire par suite de l'arrêt de certains sites peuvent rejoindre
la cellule de reclassement interne et bénéficier en outre d'opportunités de formation afin de pouvoir être réembauchés sur un autre lieu de travail", précise l'industriel dans son communiqué d'après-réunion.
Nico Reuter, vice-président des activités Longs Carbone Europe d’ArcelorMittal, déclare en outre : « Nous évaluons jusqu'à la fin mars 2012 la situation pour décider de la suite sur les sites concernés. En raison de la volatilité de la situation actuelle, nous ne sommes pas en mesure de faire des prévisions fiables sur l'évolution de la situation pour l’ensemble de l’année 2012."