Si l’Europe ne serait que peu impactée par les droits de douane américains, le continent pourrait l’être par l’arrivée de nouveaux flux qui feraient baisser les cours de l’acier, selon ArcelorMittal. (Photo: Licence C.C.)

Si l’Europe ne serait que peu impactée par les droits de douane américains, le continent pourrait l’être par l’arrivée de nouveaux flux qui feraient baisser les cours de l’acier, selon ArcelorMittal. (Photo: Licence C.C.)

La bataille de l’acier se poursuit de part et d’autre de l’Atlantique. Alors que l’administration de Donald Trump devra indiquer, jusqu’au 1er juin prochain, si l’Europe restera ou non exemptée de droits de douane sur l’acier et l’aluminium, les industriels du Vieux Continent préparent la riposte.

Même si les potentiels 25% de droits de douane instaurés sur les importations d’acier ne gêneraient que marginalement les industriels européens – l’Europe ne représentant que 5 des 35 millions de tonnes importées chaque année aux États-Unis –, la crainte porte avant tout sur les détournements des flux. Selon les estimations de l’association Eurofer, dévoilées en mars dernier, quelque 20 à 25 millions de tonnes d’acier pourraient ainsi déferler sur l’Europe, pour une consommation annuelle globale de 170 millions de tonnes. Ce qui fait planer un fort risque de chute des prix, dans un contexte déjà touché par une surproduction, estimée à 30%.

Fin mars, la Commission a ouvert une enquête pour statuer sur d’éventuelles mesures de sauvegarde. «Il y a aujourd’hui consensus sur le principe des quotas: en fonction de l’historique de ces dernières années, les pays importateurs se verraient garantir un certain volume à l’entrée de l’Europe. Au-delà, ils seraient soumis à des droits de douane de 25%», explique Philippe Darmayan, président d’ArcelorMittal France, cité par Les Échos. Aucune information sur les produits concernés et la période n’a été précisée pour le moment. Pour rappel, les importations européennes d’acier proviennent majoritairement d’Inde, de Turquie ou de Chine.