C’est un séisme pour la région de Liège. La direction d'ArcelorMittal a confirmé la fermeture de la phase à chaud. Définitivement. Les hauts fourneaux et l’aciérie de Chertal et Seraing seront éteints à brève échéance. Et, si la phase à froid d’ArcelorMittal, qui emploie quelque 3.000 personnes dans le bassin sidérurgique liégeois, berceau historique de l’acier wallon, n’est jusqu’ici pas touchée, toute la filière risque d’être fragilisée.
La «procédure Renault» (dispositif légal et administratif pour licenciement collectif mis en place par les autorités belges après la fermeture brutale de l’usine Renault à Vilvoorde en 1997) a été enclenchée, rendant l’annonce de l’arrêt des usines sidérurgiques aussi officielle que rédhibitoire.
Absence totale de perspective
Au moins 600 personnes perdront leur emploi directement. Les syndicats, abasourdis, évoquent près d’un millier de postes directement menacés. Et, au vu du nombre considérable d’entreprises, sous-traitantes ou prestataires de services, qui sont liées à l’activité du bassin, les permanents syndicaux craignent «un cataclysme social» pour quelque 3.000 familles.
La direction d’ArcelorMittal a convoqué une réunion d'urgence avec les syndicats, mercredi en fin de journée. En une demi-heure, elle a fait la terrible annonce, invoquant la crise et, surtout, l'absence totale de perspectives de redressement dans le futur...
«Un scandale sans nom»
On peut s’attendre à des actions très dures, de la part des métallos liégeois. En direct sur RTL-TVI mercredi soir, Francis Gomez, le président de la FGTB-Métal, principal syndicat wallon du secteur, a commenté: «Tout le monde a la rage. ArcelorMittal nous a menés en bateau depuis des années. Ce sont des menteurs et des hypocrites. Ils mettent par leur attitude des milliers de familles dans la rue. C’est un scandale sans nom. Nous ne laisserons pas faire.»
Après le site de Florange-Hayange en Moselle, après les annonces peu rassurantes pour la survie des sites luxembourgeois de Rodange et Schifflange, ArcelorMittal éteint un fleuron belge. Les bassins sidérurgiques tremblent sur leurs bases historiques. Toute la Grande Région est touchée.