La tour Orbit d'ArcelorMittal à Londres. (Photo : ArcelorMittal)

La tour Orbit d'ArcelorMittal à Londres. (Photo : ArcelorMittal)

L'agence Moody's dégrade la note de la dette du géant de la sidérurgie, de Baa3 à Ba1, soit au rang des obligations dites pourries. L'endettement du groupe atteint 24 milliards de dollars.

ArcelorMittal est relégué dans la catégorie des émetteurs spéculatifs chez deux agences de notation. De quoi inquiéter les investisseurs et compliquer le refinancement du groupe sidérurgique, lourdement endetté.

Après Standard & Poor's en août (de BBB- à BB+), Moody's vient d'annoncer la dégradation de la note de la dette à long terme du groupe, de Baa3 à Ba1, c'est-à-dire dans la catégorie des junk bonds ou «obligations pourries». En outre, la perspective associée à la note reste négative, ce qui laisse entrevoir d'autres mauvaises nouvelles à moyen terme.

Selon l'agence de notation, la dette du groupe se monte à quelque 24 milliards de dollars, soit 18,75 milliards d'euros. C'est davantage que la valeur de l'entreprise en Bourse (18,5 milliards d'euros).

Pires résultats depuis 2009

Selon l'agence de notation, cette décision tient à la détérioration des marchés mondiaux de l'acier au cours des six derniers mois dont témoignent les résultats d'ArcelorMittal au troisième trimestre, les pires depuis le deuxième trimestre 2009.

Après avoir réalisé plusieurs cessions d'actifs depuis le début de l'année, dont ses participations dans les groupes luxembourgeois Enovos et Paul Wurth, Moody's estime qu'il sera plus difficile au groupe de mettre en oeuvre son objectif de réduction de dette dans la conjoncture actuelle.

«Nous pensons que les conditions vont rester difficiles pour ArcelorMittal pendant plusieurs trimestres et que l'environnement opérationnel du groupe va continuer à se dégrader avant de s'améliorer de nouveau», explique l'agence de notation.

ArcelorMittal devra rembourser 4,8 milliards de dollars de dette d'ici à mars 2014. Mais elle dispose de 3,4 milliards de dollars de liquidités et d'une ligne de crédit non utilisée de 10 milliards de dollars.