Ce mardi soir, Michel Wurth a adressé ses vœux une dernière fois au nom d’ArcelorMittal. (Photo: archives paperJam)

Ce mardi soir, Michel Wurth a adressé ses vœux une dernière fois au nom d’ArcelorMittal. (Photo: archives paperJam)

D’un point de vue macroéconomique, le sidérurgiste fait le constat que les indicateurs de croissance ou d’investissement – qu’ils soient privé ou public – sont loin d’inspirer l’euphorie.

Mais la première des préoccupations du groupe reste bien la compétitivité prix avec, notamment, des coûts énergétiques européens bien trop importants aux yeux de la direction. L’électricité coûte en moyenne deux fois plus en Union européenne qu’aux États-Unis, le gaz naturel trois fois plus.

ArcelorMittal stigmatise surtout sur la politique environnementale européenne et notamment sur le système de quotas d’émission de CO2 en Union européenne. Selon Michel Wurth, «le système communautaire d’échange de quotas d’émission et le paquet Énergie 2030 impactent substantiellement la compétitivité de l’industrie manufacturière. Les droits d’émission vont à l’encontre de leur but initial, à savoir de réduire les émissions. Ils sont juste devenus une taxe supplémentaire.»

Les quotas en question

Comment ne pas alors penser à la polémique relative aux droits d’émission accordés par les États européens à ArcelorMittal entre 2008 et 2012? Lesdits droits auraient permis au leader mondial de l’acier d’empocher quelque 800 millions d’euros de recettes (ce que le groupe conteste).

Cette somme aurait d’ailleurs notamment permis au groupe d’investir dans certains sites européens, et notamment à Belval et Differdange où ArcelorMittal dit investir, dans le cadre du plan Lux 2016, entre 150 et 200 millions d’euros.

D’un point de vue social, le sidérurgiste se satisfait de l’accord trouvé avec les syndicats – ou tout le moins avec le syndicat majoritaire, l’OGBL – sur la nouvelle convention collective du secteur. Celle-ci garantit plus de flexibilité au groupe dans sa gestion des ressources humaines et lui accorde un gel temporaire des salaires, en 2014 et 2015. Une convention positivement reçue donc du côté patronal. Moins du côté des salariés. Au Luxembourg, ArcelorMittal éprouve des sentiments mêlés: l’inquiétude du point de vue de la compétitivité et de la satisfaction au niveau de la convention collective.