Depuis le lancement de l'offre en juillet, le cours de l'action ArcelorMittal s'est effondré. (Photo: eu2005.lu)

Depuis le lancement de l'offre en juillet, le cours de l'action ArcelorMittal s'est effondré. (Photo: eu2005.lu)

Contre toute attente, ArcelorMittal renonce au dernier moment à l’acquisition de Macarthur Coal. Le groupe luxembourgeois de sidérurgie avait lancé une offre en juillet sur le groupe de charbon australien, en partenariat avec l’américain Peabody Energy. Plus étonnant encore, les deux associés avaient annoncé ce lundi avoir obtenu une participation majoritaire dans leur cible à l’issue d’une offre désormais devenue inconditionnelle.

L’offre avait été formellement réalisée par la société Peamcoal, entité qui rassemblait les deux prédateurs, et qui a déjà récolté 59,85% des actions.

Dans le communiqué publié ce lundi, Aditya Mittal, directeur financier du groupe, persistait et signait à propos de cette offre de 4,9 milliards de dollars australiens (3,7 milliards d'euros):

«Nous encourageons les actionnaires restants de Macarthur à accepter sans délai et à améliorer leurs chances de recevoir le prix majoré de 16,25 dollars par cours d’action, au cas où nous atteindrions le seuil d’acquisition obligatoire de 90%.»

Plus convenable

Coup de tonnerre ce mardi, avec le retrait brutal d’ArcelorMittal, qui vend ses intérêts dans Peamcoal et quittera formellement la structure dans 90 jours: «En prenant cette décision, ArcelorMittal a décidé qu’il ne serait plus convenable d’allouer un capital important à l’acquisition d’une participation ne donnant pas le contrôle… ArcelorMittal est convaincue qu’il est plus convenable de concentrer ses capitaux sur d’autres secteurs de ses activités.»

ArcelorMittal et Peabody avaient lancé leur offre en juillet à un moment où la conjoncture internationale semblait beaucoup plus reluisante. Ce projet d’acquisition s’inscrivait parfaitement dans la stratégie d’intégration verticale du groupe, qui consiste à se procurer des matières premières.

Depuis, le cours de l’action ArcelorMittal s’est effondré et les perspectives se sont nettement assombries.
ArcelorMittal a annoncé la fermeture de plusieurs hauts fourneaux et unités de production en Lorraine, au Luxembourg et à Liège. Neuf usines sont actuellement à l’arrêt en Europe, selon les syndicats.

Des annonces qui ont suscité l’inquiétude des salariés. Ce lundi, plus de 60 représentants syndicaux et membres des comités d’entreprises européens venus de différents sites de production se sont réunis à Bruxelles sous l’égide de la FEM (Fédération Européenne des Métallurgistes) pour faire part de leur volonté d'agir et pour dénoncer la stratégie du groupe.

A 16 heures 30, l'action ArcelorMittal abandonnait 2,3%, ce qui portait à plus de 50% la perte depuis le début de l'année.