Le leader mondial de l'acier est accusé par la CGT de jouer un double jeu avec la Chine. (Photo: Maison moderne / archives)

Le leader mondial de l'acier est accusé par la CGT de jouer un double jeu avec la Chine. (Photo: Maison moderne / archives)

Émotion parmi le personnel lorrain d’ArcelorMittal. Vendredi dernier, le syndicat français CGT a en effet annoncé que le numéro un mondial de l’acier avait acheté et revendu 171 bobines d’acier galvanisé chinois. Elles ont été repérées dans un hall de Gepor, en Moselle, une filiale logistique. Produit par le groupe BaoSteel, un géant sidérurgique chinois, cet acier qualifié de bas de gamme est destiné au bâtiment et à la sidérurgie.

Une découverte qui tombe mal alors que le groupe veut rassembler le monde de la sidérurgie européen pour pousser l’Union européenne à lutter contre les exportations d’acier chinois à prix bradés.

Distribuer n’est pas produire

En réaction à ces accusations de jouer un «double jeu», ArcelorMittal Europe n’a pas démenti les faits. Dans un communiqué, il a avant tout rappelé le rôle de sa filiale ArcelorMittal Distribution Solutions (AMDS), une entité qui fournit une grande variété de clients à travers l’Europe.

«AMDS s’approvisionne en acier auprès des sites de production européens plats et longs d'ArcelorMittal aussi souvent que possible. Cependant, dans certains cas, AMDS reçoit des commandes de clients pour des produits ou des qualités qui ne sont pas fabriqués par ArcelorMittal en Europe. Dans ces cas, comme toute entreprise d'approvisionnement et de distribution le ferait, AMDS achète l'acier sur le marché libre au meilleur prix possible», explique la division européenne.

Dans le cas visé par la CGT, AMDS aurait reçu une commande pour un type de produits «de commodité», des produits de base qui ne sont fabriqués dans aucune unité européenne du groupe. AMDS admet donc avoir commandé cet acier en Chine. «Au premier semestre 2015, alors que les volumes d’importations chinoises étaient inférieurs à ce qu’ils sont aujourd’hui», précise encore le sidérurgiste.

L’affaire ne concernerait que 1% des volumes traités dans l’année par AMDS. Elle a toutefois ému les travailleurs français du groupe, conscients que la position des unités européennes redevient très précaire dans le contexte du combat avec les aciéristes chinois qui se joue actuellement.