Plus personne ou presque n’ose encore appeler le leader mondial de la sidérurgie par son vrai nom. (Photo : archives)

Plus personne ou presque n’ose encore appeler le leader mondial de la sidérurgie par son vrai nom. (Photo : archives)

Le glissement sémantique est passé plutôt inaperçu. Au Luxembourg, on est pour l’instant trop occupé à tenter de décrypter l’ «Affaire des écoutes», en se demandant  quelle «grave menace» pouvait bien guetter le Grand-Duc en 2005, ou encore quel secret le chef de l’Etat aurait bien pu livrer au MI6 si tant est, malgré le démenti de la Cour, qu’il ait réellement été en relation avec les services de renseignements britanniques.

Et pourtant, le «vrai» secret est éventé désormais après cette nouvelle semaine à rebondissements pour Florange : Arcelor a disparu. Plus personne ou presque n’ose encore appeler le leader mondial de la sidérurgie par son vrai nom. En quelques jours, ArcelorMittal est devenu…Mittal tout court.

Le groupe Mittal

Il suffit de feuilleter la presse pour s’en convaincre : « Mittal joue au monopoly », « Mittal : Ayrault joue l’apaisement », « Florange : Ulcos ou comment Mittal a fini de décrédibiliser le gouvernement ».

Mittal ne désigne pas seulement Lakshmi Mittal, mais aussi et surtout le géant de l’acier, constitué en juillet 2006. La preuve : on parle même désormais du « groupe Mittal », expression employée par le Premier ministre français lui-même.

Ainsi, dans le Figaro cette semaine, on pouvait lire : « Le groupe Mittal s’est engagé à investir au moins 180 millions d’euros sur les 5 prochaines années à Florange.»

Ou encore ce vendredi dans un quotidien luxembourgeois : « Les métallos ont décidé de protéger leurs hauts fourneaux de l’extinction, s’estimant «trahis» par le gouvernement et le groupe Mittal.»

Comme si on faisait mine d’oublier, qu’il n’y a pas si longtemps, la sidérurgie de la Grande Région était pilotée par un groupe appelé Arcelor dont le quartier général et le patron étaient vraiment établis au Luxembourg.

C'était avant

C’était avant que la fermeture «temporaire» des hauts fourneaux ne devienne définitive, avant que les projets d’investissement environnementaux ne soient remis en cause. Avant que le Château de l'avenue de la Liberté ne soit mis au placard.

Avant, aussi, que Lakshmi Mittal ne déclare en 2008 lors de la réception du Nouvel An de la Fedil : « Nous voulons qu’ArcelorMittal soit un groupe dont le Luxembourg peut être fier.»