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Non, même avec les nouvelles méthodologies de formation, la salle de classe et le contact humain ne sont pas morts. C'est un véritable cri du c'ur de la part des initiateurs de ces innovations, qui s'inscrivent dans une optique de complémentarité avec la formation traditionnelle, le but pour l'entreprise étant de parvenir à tirer le meilleur de chacune d'entre elles.

Le constat d'Eric Monnoyer, manager d'Ion+, société de consultance basée à Luxembourg spécialisée en accompagnement du changement sous l'angle 'humain', est néanmoins plus tranché. Il estime ainsi que la formation classique, parfois considérée comme un incentive qui permet de relâcher la tension, plutôt que comme un réel espace de développement et de transformation, apporte peu de résultats.

A ses yeux, lors d'une formation où intervient l'aspect humain, c'est-à-dire la majorité - à l'exception des formations 'techniques' -, "ce que le participant attend, c'est d'être aidé dans la prise de conscience de ses difficultés, l'identification précise de celles-ci et, enfin, la réflexion qu'il doit faire quant aux pistes de changement qui lui permettront de s'améliorer". Ion+ s'est donc donné pour mission de responsabiliser la direction, l'encadrement et les employés et de leur permettre d'accomplir un chemin afin de réintégrer leur responsabilité et de l'appliquer dans l'entreprise, qu'il s'agisse de formations liées aux processus de management, à l'organisation, à la formation à de nouveaux produits et services, ?

Pour Ion+, il n'y a pas de commercialisation d'un bon produit sans que l'équipe de vente ait été formée afin de déterminer pourquoi cela a du sens, pour elle, de le vendre (nouvelle dynamique commerciale), et quel est l'intérêt potentiel du client. "Dans la formation classique, on parle à des gens qui appliquent des directives. Nous parlons à des gens qui acceptent qu'on leur donne un espace de réflexion dans lequel ils doivent se remettre en question. Tout être humain en est capable et en a envie. Mais si vous le dévalorisez ou le déresponsabilisez, il lâche prise plus facilement. A nous de tabler sur ses acquis pour l'amener plus loin, en mettant l'accent sur ce qu'il sait faire pour gommer ses lacunes. Le savoir-faire, la plupart des gens l'ont. Encore faut-il le mettre en pratique dans le 'savoir-être'".

Ion+ utilise des outils basés sur la dynamique interactive. C'est le participant qui va donner la puissance de travail et sera le dépositaire de la réussite du programme, le formateur se muant en animateur et régulateur. En outre, l'individu n'aura envie d'être porteur de quelque chose que si ceci l'a touché à la fois sur les plans intellectuel ? l'entreprise demeure un monde cognitif ? et émotionnel, ce dernier ayant un impact déterminant dans l'apprentissage, puisqu'il permet la prise de conscience. "Sans cette dimension émotionnelle, il y a certes une identification intellectuelle, et on peut arriver à quelque chose par la volonté, mais ce ne sera pas issu d'un besoin fondamental. Bien sûr, le 'formateur' doit être capable d'éviter les débordements", commente Eric Monnoyer.

Domaine artistique

Reste à trouver des approches pour appliquer la méthodologie. Ion+ choisit de relier les éléments sur lesquels l'entreprise souhaite travailler à la fibre artistique présente en chacun de nous, laquelle sera exploitée par le théâtre, le roman, le sketch, le mime, la peinture, l'art plastique, la musique? Le choix se fait selon la culture de l'entreprise et des participants, l'essentiel étant qu'un support interpellant puisse devenir un objet de représentation d'une facette des réalités de l'entreprise.

Le ?FIT Training ®? (formation interactive théâtralisée) se déroule en une seule séance. D'abord, on table sur une prise de conscience grâce à une saynète écrite sur mesure qui, derrière la présentation distanciée, permet d'interpeller chaque participant. Ensuite, on passe de l'individuel au collectif ? comme toujours ? par le partage des travaux de réflexion en petits groupes, qui génère un échange enrichissant et une structuration progressive.

Des outils conceptuels sont proposés, qui sont autant de propositions, et non de règles à appliquer. Pour le thème de l'écoute active, par exemple, on définit une charte, on la retravaille avec les comédiens, qui improvisent, et on avance progressivement vers une solution personnalisée, sans que le consultant ou le comédien ait rien imposé. Enfin, chacun établit un plan de conversion dans sa réalité quotidienne. Eric Monnoyer insiste: "l'entreprise veut des résultats: la réflexion doit se muer en actions concrètes et transposables. Chacun écrit son propre plan d'action, on le négocie, en déterminant s'il est réaliste, réalisable, motivant. Puis on le partage avec le groupe, qui devient un coach pour celui qui lance un projet individuel en plus du projet collectif".

Dans les formations par le roman ou encore la peinture, la mise en pratique est moins immédiate. Le participant dispose d'un cahier de notes, directif quant au thème à travailler, mais complètement libre sur le fond. C'est là qu'intervient la responsabilité individuelle. Chaque participant écrit ce qu'évoque par exemple une peinture, en explique la ou les raison(s), et exprime les idées difficiles à assumer par rapport à lui-même. La démarche va depuis le questionnement général, distant de la problématique de l'entreprise, pour s'en rapprocher : "si ce problème était vécu ailleurs, quels seraient vos conseils'"; "que feriez-vous dans cette situation'"; et, finalement, "que faites-vous'".

Et Eric Monnoyer de ponctuer: "on entre progressivement dans l'entonnoir, en canalisant le fond par la forme". Pour le roman (management, communication interne,..), le travail se fait 'à domicile', par la lecture des chapitres. Suivent réflexion commune, pistes de solutions et 'coaching'.

Sur toutes les lèvres: le e-learning

Bien loin de l'artistique, le e-learning, mais pas aussi loin de l'humain que ce que les déçus du CBT (Computer Based Training) et de ses CD-Roms ? où la notion d'auto-apprentissage prenait tout son sens ? pourraient penser. Jean-Jacques André, sales manager de Lecando, qui développe la plate-forme d'apprentissage intégré "Lecando Training Server", s'inscrit en porte-à-faux contre l'idée de roue libre: "Pour nous, le e-learning est une formation dont le contenu est accessible par le réseau, et coachée par des tuteurs qui, quand ils ne sont pas en contact direct avec l'apprenant, utilisent des outils tels que les forums ou l'e-mail. Nous formons nos clients au e-tutorat, afin qu'il n'y ait pas d'abandon en cours de route faute de coaching".

Le tuteur n'est pas forcément formateur. Il doit bien sûr connaître son sujet, mais aussi et surtout connaître son métier, si particulier, qui ne demande pas de savoir gérer la communication présentielle en salle de classe, mais requiert d'autres compétences pédagogiques, telles que la capacité à analyser l'échec d'un apprenant à un test, à encourager la participation à la session de classe,? Jean-Jacques André: "ce métier ne s'improvise pas. Il faut être disponible: on ne peut pas prendre trois jours pour répondre à un message! Un projet de e-learning demande un sponsoring interne important".

A une vision focalisée sur l'aspect technologique, Lecando préfère celle centrée sur la personne, tuteur comme apprenant, étant donné que "c'est dans la charge représentée par le changement humain que se trouve la complexité". Louise Courtemanche (manager de Matrix Consulting) et Céline Velluet (manager de CMI creative communication) ont fédéré leurs compétences en pédagogie, d'une part, et en nouvelles technologies, d'autre part, pour porter le projet "E-learning.lu" lancé en février dernier, et qui propose trois produits: "E-training" (programmes de formation), "E-communication' (outils destinés à la communication interne dans le cadre de projets de conduite du changement,?) et "E-knowledge" (outils de communication internes et externes sur les produits et services d'une entreprise).

Louise Courtemanche s'exprime sur le sujet de l'apprentissage, qui "fait partie de la vie de tous les jours de l'entreprise. Il faut donc prendre en charge l'adhésion de chacun dès le départ, expliquer, dialoguer, encadrer et ne rien imposer de façon rigide, pour que chacun accepte le nouvel outil e-learning".

Jean-Jacques André insiste aussi: le client doit être sensibilisé, les créateurs de contenus formés, de même que les tuteurs? et les apprenants. "On doit les préparer: ils vont disposer d'un outil qui ne vient pas révolutionner le processus de formation, mais le complémenter. Ils pourront se former à leur rythme grâce à sa flexibilité. Son appréhension se devra bien sûr d'être rapide.

Cela fait partie des recettes pour que les apprenants se sentent concernés en tant que receveurs, et puissent ensuite donner un feed-back élaboré permettant de capitaliser sur leurs retours d'expérience".

Ainsi, une des valeurs ajoutées importantes du e-learning est la suivante selon Lecando : il laisse une trace qui permet la capitalisation, et donc une amélioration permanente. Dans une salle de classe, une communication trop intense peut paradoxalement être perturbante, tandis que le e-learning utilise une série d'outils qui génère une communication saine en son sein, les outils asynchrones laissant plus de traces (sujets hiérarchisés dans les forums,?) que des questions posées à la volée. En générant plus de compétences, le e-learning induit une compétitivité accrue de l'entreprise? sans coût supplémentaire. Et puisqu'il est question de performance, la prochaine version de "Lecando Training Server", qui sort ces jours-ci, intègre des outils de reporting permettant un suivi précis du parcours des apprenants.

Si la plate-forme de Lecando structure le déroulement des sessions de cours de e-learning, et que Lecando guide son client, grâce à une expérience de plus de 5 ans, vers la meilleure pédagogie possible, adaptée au médium réseau et basée sur le "problem based learning" (PBL: partir de la situation que l'apprenant rencontre au quotidien et déduire un parcours d'apprentissage performant), les contenus sont quant à eux élaborés soit par le client, soit par un partenaire. Ce n'est pas le cas du projet "E-learning.lu", dans lequel, outre la pédagogie et la réalisation technique, le contenu du cours est créé en interne au cas par cas, en étroite collaboration avec le client, maître d'un savoir(-faire) souvent très pointu. Pour Husky, "E-learning.lu" a travaillé avec les formateurs de la société afin de transcrire ce contenu très spécifique.

Et la technologie dans tout ça? Jean-Jacques André avoue être réticent face à la tentation technologique des contenus et des outils: "les apprenants vont peut-être se connecter au site avec un modem analogique! Les tarifs ADSL luxembourgeois sont tellement prohibitifs? Quant aux plates-formes 'usines à gaz', les entreprises n'utilisent souvent qu'une infime partie des fonctionnalités proposées".

Les projets jusqu'ici développés par "E-learning.lu" ont, entre autres, nécessité l'utilisation de la vidéo, conçue de A à Z par CMI (repérages, tournage, montage et traitement). Céline Velluet prévient toutefois que "la vidéo n'est pas une condition sine qua non. Pour certains clients, ce choix peut s'avérer stratégique au niveau de la fidélisation de leur propre clientèle: si le formateur filmé est renommé, par exemple, sa présence à l'écran est une marque de qualité, un plus par rapport à la concurrence".

Ces cours peuvent d'ailleurs être disponibles sur CD-Rom, Internet, Extranet et Intranet, les technologies d'aujourd'hui permettant une mise en ligne aisée.

Moins connues au Grand-Duché: hypnose et PNL

A mille lieues de la technologie, l'hypnose et la programmation neuro-linguistique (PNL) appliquées par Ted Kutten, qui dispense des cours de communication (développement personnel, techniques de vente et managariales,?) à travers TK Coaching & Training. Ted Kutten utilise l'hypnose comme un outil, mais il ne forme pas des gens par l'hypnose. "Former des gens, c'est communiquer avec eux. La PNL et l'hypnose peuvent toutes deux, être, entre autres, considérées comme des méthodologies qui facilitent l'apprentissage. Ce sont des techniques qui permettent une communication  très efficace et orientée résultat, et c'est cela qui les rendent tellement intéressantes pour tout  pédagoge".

Le holà doit être mis d'emblée: l'hypnose n'a rien à voir avec la magie, elle est scientifique. C'est un état de concentration qui permet entre autres de relaxer les personnes et de les rendre plus réceptives aux suggestions qu'on va leur proposer, tout en restant conscientes. Elle permet ainsi d'accélérer l'apprentissage, comme par exemple d'une langue étrangère (voir l'encadré sur Abyss Partner, p. 078). Tout le monde, par moments, de façon involontaire, peut accéder à ces 'états modifiés du champ de conscience', par exemple lorsqu'une émission de télévision nous passionne et que toute notre attention est focalisée sur elle, la notion de temps disparaissant, de même que les bruits qui nous entourent ou encore nos préoccupations.

Pascal Dilly, psychothérapeute, hypnothérapeute et manager de Abyss Partner, recadre ainsi l'hypnose: "Il ne s'agit pas de la prise de pouvoir d'un individu sur un autre, mais d'une personne qui, par la suggestion, va permettre à une autre d'utiliser ses cinq potentialités: amnésie; hypermnésie (somme de nos apprentissages); régression en âge; projections dans le futur; et distorsion dans le temps (qui peut passer plus ou moins vite). L'hypnose va pouvoir lever des blocages, qui ne sont que des acquis sociaux, et travailler sur la capacité à apprendre énormément de choses".

On pourra donc également former par l'hypnose dans des sujets tels que le développement personnel, le coaching, la gestion du stress, la prise de parole, bref: tout ce qui permet de travailler l'assurance personnelle, que ce soit pour une équipe commerciale ou pour mieux accompagner un changement au sein d'une organisation. L'hypnose n'étant pas la panacée? et sûrement pas pour une réorganisation d'entreprise ? , Abyss Partner, en fonction des besoins, utilisera des techniques d'expression ou encore des exercices vidéoscopés. Denis Mingarelli, manager d'Abyss Partner, met à profit son expérience en tant qu'ancien directeur des RH de multinationale: "la culture d'entreprise doit être appréhendée par la visite de l'entreprise? ensuite seulement, nous pouvons adapter nos solutions en fonction'.

Ted Kutten utilise l'hypnose dans les formations qu'il donne, en gérant les états de ses participants et en délivrant au moment propice des suggestions qui causent le changement, l'apprentissage. Parfois, il peut utiliser des inductions plus directes, demandant aux participants de mettre tout de côté pour écouter l'histoire qu'il va leur raconter'  Autre technique utilisée par Ted Kutten, la programmation neuro-linguistique, basée sur le postulat suivant: le succès a une structure. "La PNL est une méthode qui permet d'observer ce qu'une personne efficace dans un domaine fait pour obtenir un tel résultat. Le but est bien sûr d'arriver soi-même à ce résultat, ou alors d'apprendre aux autres à y arriver. On copie leurs secrets, modélise leur excellence".

Concrètement, détecter la stratégie du meilleur vendeur d'une entreprise en le questionnant par exemple sur ses croyances et valeurs qui lui permettent, selon lui, d'être efficace, sera une base pour former les autres vendeurs. Ou pour en recruter, en déterminant la stratégie du candidat et vérifiant son adéquation avec le poste proposé. La PNL est fréquemment utilisée dans la formation de formateurs, et est utile pour gérer l'état du groupe. Par exemple, après avoir mangé, seules 20 minutes de 'théorie' sont permises.

Après, les exercices sont de rigueur. Pour Ted Kutten, il est également "extrêmement important de pouvoir gérer les états des participants: il faut aussi les faire rire, les effrayer, les distraire, selon le but recherché".

Inutile d'essayer de se cacher au fond, près du radiateur? pour 'échapper' à la formation. Les nouvelles méthodologies sont là pour vous (re)motiver.

Pascal Dilly, Chantal Calla, Denis Mingarelli (Abyss Partner)

"Chaque langue a des fréquences différentes. Au cours de notre enfance, l'oreille humaine en formation s'habitue aux fréquences environnantes et se ferme entre 6 et 8 ans, devenant "sourde" aux tonalités qu'elle n'a pas entendues jusque-là. Aussi, pour apprendre une langue à l'âge adulte, avant même de vouloir et / ou de pouvoir comprendre des sons nouveaux, il faudra, pour beaucoup, procéder à une rééducation du champ auditif afin d'apprendre à entendre les sons auxquels notre oreille n'est pas familiarisée.

Le travail sous hypnose va améliorer le processus d'apprentissage par cette rééducation, et lever d'éventuels blocages qui font que beaucoup n'osent pas parler.

Chez Abyss Partner, le psychologue et l'apprenant font cinq séances préliminaires de préparation aux cours sous hypnose pour travailler entre autres sur ces deux aspects. Les gens sont confortablement installés, et nous utilisons une technologie audio de très haut niveau pour faciliter la perception auditive du futur apprenant. Une musique appropriée combinée aux indications personnalisées du psychologue permet d'entrer dans l'état hypnotique nécessaire.

Ces indications sont personnalisées en fonction des objectifs de la personne et de son modèle de fonctionnement psychologique (visuel/auditif/kinesthésique, mosaïste/linéaire).

A l'issue des cinq séances d'entraînement à l'hypnose et de préparation au futur cours de langue, nous enregistrons sur un CD l'induction personnalisée qui accompagnera l'élève pendant toute la durée des cours.

A partir des besoins et du niveau initial de la personne, nous déterminons le processus d'apprentissage le plus adéquat.

Les cours, tous individuels et individualisés, sont donnés par un professeur de langue maternelle formé à notre méthodologie.

Chaque séance de cours dure un minimum de deux heures et l'élève choisit librement le rythme et l'emploi du temps qui lui conviennent le mieux".

E-learning et recherche: Olivier de Colnet, Luc Vandenabeele (Sitec)

"Dans l'élaboration de nos propres formations, nous déterminons si les NTIC peuvent apporter quelque chose, surtout en matière d'échanges et de capitalisation. A titre d'exemple, pour un cours de gestion de projet, il y aura une partie en présentiel, tandis que les bonnes pratiques seront partagées en e-learning (e-mail, mais aussi forums sur Extranet), même une fois la formation terminée, parce que les participants sentent qu'ils font partie d'un groupe (virtuel). Si nous choisissons l'e-learning, c'est toujours en complément d'une formation classique.

Les technologies sont un support à la formation, il faut fixer des objectifs avant tout! Le nôtre n'est pas de mettre tous les cours en ligne, il y faut un intérêt. Du côté de la manière, soit on privilégie la médiatisation du contenu, avec un travail de réécriture des cours (et des coûts) conséquents, soit l'e-learning est plutôt une utilisation des technologies pour communiquer. C'est au cas par cas.

En tout cas, il faut positionner l'apprenant au centre du dispositif. Un de nos projets est de donner un guide de référence pour l'écriture et le suivi des cours.

Au niveau de l'écriture, nous employons une méthode qui force à partir des besoins de l'apprenant et à réfléchir sur les objectifs pédagogiques, qui sont déclinés en activités d'apprentissage (lecture, exercices, simulations, synthèse de document, travail de groupe?). Puis, à ce stade seulement, on passe à la création des écrans de contenu pour la plate-forme d'enseignement à distance. Une mauvaise habitude à ne pas prendre est de dire que, si on a déjà le contenu, il suffit de rendre disponible ce contenu tel quel sur le nouveau support. Un cours ainsi plaqué ne donnera aucun résultat.

Même si le cours en ligne contient suffisamment d'information de qualité, rien ne garantira que l' apprenant ne sera pas tenté d'abandonner, faute d'interactivité et de suivi de son parcours. En présentiel, on peut interrompre la classe pour poser une question' dans l'enseignement à distance, il est primordial que le dispositif puisse susciter et assurer le même niveau d'interactivité. Ce rôle étant notamment à charge du tuteur dont les missions principales sont : animer, motiver, suivre, guider, dynamiser le groupe d'apprenants.

Pour nous, le tuteur n'est pas forcément un expert du contenu , l'important est qu'il ait une bonne vue globale du sujet, des compétences au niveau de la médiation, de la planification.

A une question très précise, il devra néanmoins être capable de répondre rapidement en s'adressant à un expert, ou trouver l'information ailleurs (sur le Web,?). Bref, il sera un intermédiaire entre la demande et l'offre. Il devra aussi aider les gens, éviter qu'ils passent plus de temps à résoudre des problèmes techniques qu'à apprendre!

Au Grand-Duché, l'intérêt pour le e-learning est là, mais les entreprises attendent, vu la conjoncture et les expériences malheureuses qui ont eu lieu, faute de réécriture adéquate des contenus et de suivi des apprenants. Nous avons donc décidé d'organiser une conférence consacrée à l'"Emergence du e-learning au Luxembourg", du 23 au 25 janvier 2003. Nous souhaitons apporter aux entreprises des éléments de réponse aux questions économiques, juridiques, organisationnelles et culturelles soulevées par le e-learning".