Le conservateur Antonio Tajani a été élu nouveau président du Parlement européen grâce au soutien des libéraux de l’ALDE. (Photo: DR)

Le conservateur Antonio Tajani a été élu nouveau président du Parlement européen grâce au soutien des libéraux de l’ALDE. (Photo: DR)

L’ancien commissaire européen et fidèle de l’ancien chef de gouvernement italien Silvio Berlusconi, Antonio Tajani, a profité du retrait de la candidature du libéral belge Guy Verhofstadt. L’Alliance des libéraux et démocrates européens (ALDE), quatrième force dans le Parlement, avait annoncé ce mardi avoir trouvé un accord avec les conservateurs du PPE.

Le chef du groupe ALDE, Guy Verhofstadt, a expliqué dans un communiqué: «Considérant l’élection de Donald Trump, les agissements de Vladimir Poutine, les nombreux autres défis auxquels l’Europe doit faire face, il est essentiel que nous coopérions pour réformer notre Union.» Selon lui, il existerait de grands clivages au sein du Parlement européen, qui, s’ils duraient, risqueraient d’affaiblir l’institution.

Guy Verhofstadt avait pourtant lui-même nui à sa crédibilité il y a à peine deux semaines en discutant la possibilité d’intégrer les députés du mouvement eurosceptique italien «Cinq étoiles» (Cinque Stelle) de Beppe Grillo.

Un choix controversé

Antonio Tajani est membre fondateur du mouvement Forza Italia de Silvio Berlusconi. Avant sa carrière politique, il était journaliste puis porte-parole du «Cavaliere». Il devint ensuite député européen, deux fois commissaire - aux transports et en charge de l’industrie et de l’entrepreneuriat - et vice-président de la Commission européenne sous José Manuel Barroso, avant de redevenir député européen.

Outre sa fidélité envers le controversé Silvio Berlusconi, Antonio Tajani est critiqué pour son rôle dans le scandale «Volkswagen». Contrairement à ses affirmations, il avait été averti des manipulations des tests d’émissions à l’époque où il était commissaire.

Les eurodéputés luxembourgeois partagés

Malgré ces critiques, le député européen luxembourgeois Georges Bach (CSV, PPE) salue «un homme d’expérience» qui saura représenter le parlement. «Je trouve qu’il est important d’avoir élu un président du sud de l’Europe, une région qui a beaucoup souffert ces dernières années à cause des problèmes économiques et de la crise des réfugiés», a ajouté M. Bach dans un communiqué.

Charles Goerens (DP, ALDE) estime quant à lui qu’Antonio Tajani n’a pas vraiment «l’étoffe» d’un président du Parlement européen et déplore «l’absence d’une majorité suffisamment solide» pour aborder les grandes crises que traverse l’Europe.

L’eurodéputé vert Claude Turmes (Verts) qualifie pour sa part l’élection de l’Italien comme «décevante». «Malheureusement, les sociaux-démocrates ont échoué aujourd’hui pour présenter les forces progressistes du Parlement européen comme une alternative crédible», confie-t-il dans un communiqué.