C’est un regard personnel et amical qui est posé par Julie Bruchert sur Antoine Deltour. La journaliste d’Arte est en effet une ancienne amie d’étude, lorsque tous deux fréquentaient l’école de commerce de Bordeaux. Leurs parcours se sont éloignés avant de se rapprocher dans le contexte du scandale LuxLeaks qui a été déclenché par l’ancien collaborateur de PwC. 

La journaliste l’a suivi durant un an, le filmant dans son quotidien, entre la ville d’Épinal, où il habite, et les voyages vers le Luxembourg ou encore vers Bruxelles pour comparaître devant les eurodéputés membres de la commission spéciale instaurée pour tirer les enseignements en matière de pratiques fiscales en Europe.  

Un documentaire qui montre le quotidien d’un homme qui visiblement se sent mal à l’aise au cœur du tourbillon médiatique, malgré les nombreux soutiens dont il dispose. Un documentaire qui illustre aussi les limites d’un système fait de mécanismes fiscaux légaux dans le contexte d’une concurrence fiscale entre États.

Le prix du citoyen européen reçu par Antoine Deltour en septembre 2015 par la vice-présidente de la Commission européenne et la déclaration du président de la commission taxe, Alain Lamassoure, le félicitant d’avoir ouvert un nouveau type de citoyenneté, sont d’éloquents exemples de la position de responsables politiques qui ne peuvent pas se soustraire à la justice face à un vol de documents, mais qui tentent de soutenir des acteurs qui œuvrent en faveur de plus de «justice fiscale».