Anna admire son père qui lui a notamment appris à se battre pour ses idées. (Photo: Sven Becker)

Anna admire son père qui lui a notamment appris à se battre pour ses idées. (Photo: Sven Becker)

En 2013, ma famille et moi avons dû nous enfuir de Syrie. Le gouvernement nous espionnait, surtout mon père. Étant donné qu’il avait été emprisonné jadis pour «raisons politiques», le régime tentait de le garder sous contrôle. Or, lui ne pouvait pas rester les bras croisés. Il achetait des médicaments pour les distribuer aux blessés. Mais même ça n’était pas toléré. Mon père est devenu une menace pour nous. Pour nous protéger il a disparu de nos vies pour un temps. Mais cela n’a rien résolu. J’étais suivie, partout, même à l’école. Un jour, ils ont tout détruit dans notre maison...

Cela fait trois ans que je suis au Luxembourg. Nous sommes la première famille à avoir demandé la protection internationale ici. J’avais 13 ans à notre arrivée.

Les six premiers mois ont été très difficiles. J’avais honte d’être une réfugiée. En Syrie, il y avait beaucoup de réfugiés d’Irak et de Palestine dans les rues, tous vivaient comme des mendiants, en marge de la société. C’est cette image que j’avais d’un réfugié. Jusqu’au jour où j’ai compris qu’un réfugié c’est avant tout une personne qui fuit un conflit, et c’est exactement ce que je suis. J’ai réalisé aussi que j’ai la chance d’avoir un parcours unique et qu’il faut l’assumer à présent. Depuis, je ne rate pas une occasion de parler de mon pays, de défendre la cause des réfugiés. Les médias représentent mal les réfugiés, poussant les gens à en avoir peur. C’est cette image des réfugiés que j’aimerais rééquilibrer.

J’ai tellement de choses à offrir et à apprendre de cette société. Je suis au Lycée technique du Centre, je veux devenir avocate des droits de l’Homme pour défendre les plus fragiles et travailler pour l’ONU. Pour cela, je veux faire des études exceptionnelles. Mon père, qui est un homme remarquable avec une très grande ouverture d’esprit, m’a appris à me battre pour mes idées. Jamais je ne pourrai accepter l’injustice, et la liberté est ce pour quoi je me battrai toute ma vie.

Retrouvez l’intégralité du témoignage d'Anna en anglais sur «iamnotarefugee.lu».

Entrez en contact avec Anna via [email protected].

La campagne iamnotarefugee.lu est cofinancée par l’Œuvre nationale de secours Grande-Duchesse Charlotte (appel à projets Mateneen).