Les dirigeants européens se sont donné jusqu'au 17 mars prochain pour trouver un accord avec la Turquie dans le cadre de la gestion de la crise migratoire. (Photo: EC - Audiovisual Service)

Les dirigeants européens se sont donné jusqu'au 17 mars prochain pour trouver un accord avec la Turquie dans le cadre de la gestion de la crise migratoire. (Photo: EC - Audiovisual Service)

Achevé dans la nuit de lundi à mardi, le nouveau sommet européen consacré à la gestion de la crise migratoire a accouché d’un nouveau rendez-vous entre autorités turques et européennes. Bruxelles s’est donné jusqu’au 17 mars pour conclure un accord avec Ankara afin de stopper l’afflux de réfugiés en son sein. Car, à la surprise générale, le gouvernement turc était venu à la table des négociations non seulement avec une série de propositions «fortement suggérées par l’Allemagne et la Commission européenne», selon Le Monde, mais aussi avec des exigences.

Principale mesure réclamée: la rallonge de l’aide européenne de trois milliards d’euros d’ici la fin 2018 – en plus de celle déjà promise pour favoriser l’accueil et l’intégration de 2,7 millions de Syriens sur son sol - contre l’engagement d’accepter un retour massif des personnes ayant rejoint l’UE depuis son territoire. Mais aussi les Syriens ayant rallié les îles grecques de la mer Égée.

Opposition de la Hongrie et du Royaume-Uni

Cette proposition s’ajouterait à celle d’accélérer le renvoi des migrants économiques vers leur pays d’origine. Les Européens, de leur côté, s’engageraient à accueillir dans l’UE un réfugié ayant emprunté des voies légales et organisées venu de Turquie pour chaque personne «illégale» reconduite vers le territoire turc. Soutenue par Berlin, cette idée viserait à indiquer à toutes les personnes désireuses de se rendre en Europe que les migrants économiques ne sont pas les bienvenus et que les réfugiés auraient tout intérêt à passer par les voies organisées pour espérer un transfert sécurisé vers le Vieux Continent.

Mais plusieurs voix européennes s’y opposent, à l’instar du Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, ou de son  homologue britannique, David Cameron. Alors que le premier refuse toute «réinstallation massive» depuis la Turquie, le second ne souhaite participer à «aucun système d’asile commun de l’Union». Dans deux messages postés sur Twitter dans la nuit, Xavier Bettel a indiqué pour sa part que l’UE «fera avancer les propositions et travaillera sur les détails avec la partie turque avant le mois de mars» et que «nous sommes d’accord pour travailler sur la base de six principes».