Pour Stan Brabant, directeur d’Amnesty International Luxembourg, «le fait que certains partis politiques n’ont même pas répondu (…) en dit long». (Photo: Sébastien Goossens / archives)

Pour Stan Brabant, directeur d’Amnesty International Luxembourg, «le fait que certains partis politiques n’ont même pas répondu (…) en dit long». (Photo: Sébastien Goossens / archives)

Les avis se suivent et se ressemblent autour des programmes des partis en lice autour de ces législatives. Quelques jours après le Mouvement écologique qui dénonçait l’absence de mesures tangibles autour des questions liées à l’environnement notamment, c’est au tour d’Amnesty International de dresser le même constat. Sur une thématique toutefois différente, l’ONG s’étant concentrée sur celle des droits humains.

«Le fait que certains partis politiques n’ont même pas répondu à notre demande de présenter leur position (…) en dit long», regrette Stan Brabant, directeur d’Amnesty International Luxembourg, cité dans un communiqué, en référence à l’absence de positionnement de l’ADR, de Déi Konservativ et du PID. Pour les autres partis, ce dernier souligne le «manque d’engagements concrets, notamment à propos de la responsabilité des entreprises», puisque «seul un parti (Déi Lénk, ndlr) a abordé le sujet du financement d’armes illégales ou destinées à un usage illégal».

Des positions en forme de nuances

Si l’ONG note que «tous les partis soulignent l’importance des droits humains et de ses défenseurs», les formulations choisies et les raisonnements adoptés varient. Si la référence au Plan d’action national (PAN) comme mise en œuvre des principes directeurs des Nations unies est faite «par le LSAP, Déi Lénk, le CSV et le DP», les positions divergent quant à sa mise en œuvre concrète. Si l’introduction d’un droit de vigilance pour les entreprises est plébiscitée par Déi Lénk, Déi Gréng et le LSAP, le CSV plaide pour une action par la loi «si le PAN devait prouver l’inefficacité de l’engagement volontaire des entreprises». Le DP, pour sa part, souligne que «la responsabilité sociale offre de réels avantages concurrentiels pour les entreprises». Les Pirates souhaitent pour leur part «une protection forte des lanceurs d’alerte».

Même accord de principe pour «l’amélioration des conditions d’accueil au Luxembourg, notamment pour les mineurs non accompagnés». Avec, encore une fois, des nuances. Si le recours à la rétention administrative pourrait être moins questionné pour Déi Gréng, sous certaines conditions, le DP et le LSAP se prononcent pour «la mise en place d’une politique effective de retours». Sur cette question, le CSV mise sur un renforcement des frontières extérieures de l’UE et juge «utile» la mise en place d’«une liste de pays tiers sûrs». Cette question devrait, selon les Pirates, être gérée comme «un seul ministère», ce qui permettrait «à chaque demandeur d'avoir une réponse dans les six mois».

Enfin, pour la lutte contre les violences faites aux femmes – et pour celles faites contre les hommes pour le DP –, l’unanimité est de mise. Déi Gréng et le DP prévoient de «renforcer le cadre légal dédié aux violences domestiques», alors que le CSV et Déi Lénk, notamment, veulent améliorer l’accueil et l’accompagnement des victimes. La question du harcèlement sexuel a également été soulevée, le CSV souhaitant «élaborer des dispositions pénales» spécifiques, tandis que Déi Lénk souhaite voir enseigner une «éducation affective et sexuelle basée sur l’égalité de genre et de sexe». Le DP prévoit «d’évincer la prostitution des rues luxembourgeoises».