Amazon n'a pu obtenir gain de cause en raison du veto du Brésil et du Pérou. (Photo: archives paperJam)

Amazon n'a pu obtenir gain de cause en raison du veto du Brésil et du Pérou. (Photo: archives paperJam)

La décision date déjà de quelques jours, mais elle est passée relativement inaperçue au Grand-Duché, siège européen de la société de commerce en ligne: Amazon ne pourra pas détenir et exploiter le nom de domaine (gTLD - generic top-level domain) .amazon comme elle le souhaitait.

L’Icann (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers) lui a en refusé l’usage, en raison du veto de certains pays d’Amérique latine, notamment le Brésil et le Pérou, traversés par le fleuve Amazone. Ceux-ci ont mis en avant le caractère géographique et touristique du nom.

Governmental Advisory Committee

«Les pays sont représentés au sein de l'Icann par le GAC (Governmental Advisory Committee). Le GAC a le pouvoir d'interdire un nouveau TLD (top-level domain)», explique Xavier Buck, chairman d'EuroDNS, société luxembourgeoise spécialisée dans les noms de domaine. «Dans le passé, Amazon n'avait jamais participé à des conférences Icann, même si la société était présente à Durban du 14 au 18 juillet dernier. Ils n'ont pas fait le lobbying nécessaire», poursuit-il.

Rappelons que l’autorité de tutelle d’internet avait lancé un appel à candidatures début 2012 pour l’accès à de nouveaux TLD Names, le suffixe des adresses internet. Environ 1.000 d’entre eux vont entrer en circulation progressivement et s’ajouter aux traditionnels .gov, .com, .net. Quatre ont déjà été validés par l’Icann. Il s’agit de termes en chinois, russe et arabe, ouvrant l’usage d’internet à la langue maternelle des utilisateurs.

Solution favorable

Amazon avait postulé, moyennant la somme de 185.000 dollars, à l’extension qui porte son nom, avant d’envisager étendre son offre commerciale à un music.amazon ou encore, par exemple, un movies.amazon.

Le libraire en ligne, qui revendique pas moins de 80 gTLD différents, comme .kindle, a indiqué travailler avec l’Icann à la recherche d’une «solution favorable».

La firme de Seattle n’est pas la seule à avoir subi cette mésaventure. Le Chili et l’Argentine se sont également opposés à l’exploitation du .patagonia par Patagonia Inc., une entreprise de vêtements californienne.

En revanche, Amazon a obtenu gain de cause pour le gTLD .pin que briguait également Pinterest. Amazon a fait valoir que le réseau social n’avait pas déposé la marque commerciale Pin.

La guerre d'internet est impitoyable!