Amazon, depuis Luxembourg, soutient la promesse d'une nouvelle TVA adaptée à l'édition numérique. (Photo: Mike Zenari / archives)

Amazon, depuis Luxembourg, soutient la promesse d'une nouvelle TVA adaptée à l'édition numérique. (Photo: Mike Zenari / archives)

«Un livre est un livre». L’argument, développé notamment en France et au Luxembourg, mais valable en soi partout, fait florès depuis que le livre numérique est sur le marché et que, du coup, s’est posée la question du taux de TVA à lui appliquer.

Le taux réduit, qui était un bon plan pour le Grand-Duché (un taux de 3% était en vigueur depuis décembre 2011) et ses acteurs branchés sur ce secteur - à commencer par Amazon -, ayant été recalé et condamné par les instances européennes, il fallait néanmoins penser à combler le vide. Jean-Claude Juncker a annoncé de nouvelles propositions.

«Amazon se félicite de l’annonce du président de la Commission», a fait savoir le QG européen du géant de Seattle, installé avec tout son staff à Luxembourg, via un communiqué. Comme Amazon est avare de communication, c’est un fait à souligner. Et c’est important pour le secteur. «Comme beaucoup de nos clients, nous pensons que les livres devraient être soumis à la même TVA, quel que soit le format de leur publication», indique le porte-parole d’Amazon Europe.

La valeur culturelle d’un livre est issue du travail de l’auteur, pas de la forme classique ou numérique du livre.

Amazon Europe, dans un communiqué

Technologiquement neutre, politiquement courageux

Ce qu’a annoncé le président Juncker, c’est que «la Commission fera en 2016 une nouvelle proposition» sur la fiscalité à accorder au livre numérique. «Que le contenu soit mis à disposition du lecteur sous la forme papier ou dans un format électronique n’a pas d’importance», a notamment fait valoir le leader luxembourgeois.

La TVA doit être neutre technologiquement.

Jean-Claude Juncker

Jean-Claude Juncker, qui au passage avait évoqué avec le sourire une «relation érotique avec le journal papier», n’en est pas moins conscient de la vitalité de l’édition numérique et se dit «convaincu que la Commission doit se saisir politiquement de ce thème et avoir du courage en la matière».

Ancrage à rappeler

Sans surprise, Amazon soutient ce point de vue. Et le fait savoir haut et clair, ce qui est plus surprenant, sauf à considérer que tout son business européen est touché, depuis Luxembourg.

Et que, avec un président luxembourgeois à la Commission et une présidence européenne tournante qui arrive à Luxembourg, il n’est pas inutile de rappeler l’ancrage énorme de la multinationale américaine.