Depuis la fin 2016, le géant du commerce en ligne, Amazon, teste à Seattle – non loin de son siège – son premier supermarché du futur.

Réservé pour l’instant à ses employés, ce nouveau concept de commerce – sur lequel planchent également de grands noms de la distribution, dont le français Monoprix – pourrait mener, selon le souhait affiché par Amazon, à l’ouverture de 2.000 magasins de ce genre à travers le monde.

Baptisé «Amazon Go», ce supermarché est spécialisé dans la vente de produits frais.

Présenté comme le «paradis du consommateur», la seule contrainte pour celui-ci est de scanner son smartphone en entrant dans le magasin, où il n’y a ni caddie ni caisse, et où l’on trouve un strict minimum de personnel.

Des bugs à résoudre

Au fur et à mesure que le client fait ses courses – une salade, un jus d’orange et un sandwich, par exemple – celles-ci sont automatiquement enregistrées dans son application Amazon Go. Et celles qu’il décide de reposer en rayon sont aussitôt effacées de la liste.

À sa sortie du magasin, le client reçoit – toujours via l’application – un récapitulatif de ses achats, dont le montant est débité de son compte Amazon.

S’il a déjà beaucoup communiqué sur ce projet, le géant américain s’est pour l’instant bien gardé de s’étendre sur sa manière de faire, se contentant d’évoquer «l’intelligence artificielle, des capteurs, des algorithmes, et des technologies semblables à celles utilisées dans les voitures autonomes».

Mais cette technique s’est toutefois heurtée à certains bugs, notamment lorsqu’il y a trop de clients dans le magasin.

Ce qui a conduit Amazon à reporter à un peu plus tard – mais toujours cette année – l’ouverture officielle de son premier Amazon Go au grand public, qui aurait dû intervenir à la fin mars.

«Luxembourg n’est pas Seattle»

Ce concept de magasins du futur pourrait-il un jour percer au Luxembourg? À cette question, Laurent Schonckert, administrateur directeur du groupe Cactus, répond par un grand point d’interrogation, mettant tout d’abord en avant - en matière de produits frais - une matière complexe avec des impératifs logistiques importants liés notamment à la chaîne du froid.

«Puis, il y a manifestement des problèmes techniques qu’il faut encore résoudre», ajoute-t-il, avant d’évoquer un projet «destiné aux grandes villes».

«Or, Luxembourg n’est pas Seattle, Londres ou Paris», fait-il remarquer, évoquant le caractère «plutôt rural» du pays, et un maillage déjà bien dense en matière de «retailers» au Grand-Duché.

«Il faudrait trouver de bons emplacements et», se demande encore Laurent Schonckert, «ce business model peut-il supporter des loyers comme ceux que l’on observe dans les centres urbains?»

Et s’il juge Amazon performante, il dit avoir quelques doutes sur la rentabilité d’une telle activité, notant que dans l’e-commerce, «l’alimentaire est à la peine».

«Mais je reconnais que c’est ambitieux», conclut-il.