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Racheté en novembre 2003 par le groupe Altice (voir paperJam novembre 2004), le câblo-opérateur belgo-luxembourgeois Coditel s'était plutôt fait discret ces derniers mois et pour cause: sa réorganisation ne se faisait pas sans peine. Aujourd'hui, Coditel sort de l'ombre pour une opération séduction. 

Fin 2004, le télé-distributeur avait procédé à des licenciements aussi bien en Belgique qu'au Luxembourg où la moitié de son personnel, soit 28 salariés, avait été remercié.

A l'époque l'entreprise disait vouloir offrir de nouveaux services et rendre ses offres existantes plus performantes. Elle a dû, pour ce faire, se réorganiser d'une manière telle que la relation à la clientèle en a souffert. Ainsi, des plaintes de clients n'arrivant pas à joindre le call center se sont, semblerait-il, multipliées. De quoi inciter le groupe à communiquer et jouer la transparence.

A l'époque des licenciements, le groupe Altice annonçait des investissements dans les outils et les infrastructures afin d'étendre ses activités. Ce qui a été confirmé hier lors d'une conférence de presse qui n'annonçait rien de bien nouveau et avait surtout pour objectif de faire parler de l'entreprise et relancer ses offres de bouquet numérique et de téléphonie par câble, annoncées en janvier dernier.

Bruno Moineville, directeur général d'Altice et administrateur délégué de Coditel, a annoncé des investissements pour ces trois ou quatre prochaines années de l'ordre de 300 millions d'euros pour accroître les capacités de ses réseaux en Belgique, France et au Luxembourg.

Le groupe Altice, créé en 2002, comprend aujourd'hui deux structures, Altice One, qui avait déjà racheté, en décembre 2002, Est Vidéocommunications, un câblo-distributeur, qui compte quelque 300.000 abonnés en Alsace ; et Altice Two, qui s'est emparé de Numéricâble (Canal ), France Télécom Câble et TDF Câble. Le groupe compte 5 millions de prises, et devrait engranger, cette année, 500 millions d'euros de chiffre d'affaires, en croissance de 20%, en moyenne, par an.

Au Luxembourg, Coditel compte 40.000 clients au service de télévision analogique et plus de 5.000 aux services de télévision numérique, accès Internet et téléphonie.

Les opérateurs historiques et les câblo-opérateurs sont les seuls à disposer d'infrastructure de bout en bout. "Avec l'évolution de la technologie, chacun va être amené à proposer la totalité des services (Internet, téléphonie, télévision)", assure M. Moineville, qui estime que d'ici à 10 ans, il y aura du numérique partout et que la télévision ne sera plus diffusée qu'en numérique. Et de nouveaux besoins de communication viendront s'y greffer. Par ailleurs, il estime que "le numérique a un rôle à jouer. L'Internet devient le mode de communication standard et le principal moyen de transmission de la téléphonie. "Notre rôle est d'anticiper les nouveaux besoins de consommation', poursuit-il. "Aujourd'hui, nous devons rattraper notre concurrence sur l'Internet ou la téléphonie. La difficulté est de ne pas aller trop loin dans le détail'.

Lancé en janvier dernier, avec deux mois de retard, le bouquet numérique de Coditel compte entre 40 et 48 chaînes de télévision et 23 stations de radio. A partir du 23 juin, deux nouvelles chaînes viendront s'y ajouter, Eurosport France et Eurosport 2, une nouvelle chaîne d'Eurosport. AB 5 très prochainement et Disney d'ici la fin de l'année viendront encore compléter ce bouquet.

Quant au conflit qui opposait Coditel - analogique - à Eurosport International, il vient d'être résolu. Coditel avait supprimé cette chaîne de son offre analogique - faisant de nombreux mécontents - après l'avoir diffusée au Grand-Duché pendant plusieurs années, sans autorisation.

Enfin, Coditel affirme avoir entendu les critiques de ses clients et avoir la volonté d'y remédier, en réorganisant ses services d'accueil téléphonique. Et, avant la fin de l'année, de nouveaux locaux ainsi qu'une boutique seront aménagés à Strassen.