L’aventure Allinbox aura finalement duré 425 jours. Le temps qui s’est écoulé entre la création de la société, actée devant notaire le 9 novembre 2011 et le prononcé de sa faillite le 7 janvier dernier, après qu’elle se soit déclarée un peu plus tôt en cessation de paiement.
L’ambition de la société était de développer, depuis le Luxembourg, une plateforme paneuropéenne d’hébergement et de clearing de contenus audiovisuels. Elle se serait positionnée en interface entre les opérateurs proposant des services d’IPTV et les détenteurs ou fournisseurs de contenus télévisés.
Un plan d’investissement de quelque 23 millions d’euros était planifié sur cinq ans, mais encore fallait-il trouver les investisseurs. Et c’est, justement, faute d’avoir pu boucler un deuxième tour de table financier que les actionnaires ont dû se résoudre à appuyer sur le bouton « Stop ». « Il est aujourd'hui quasiment impossible à Luxembourg de trouver le financement d'une start-up qui n'est qu'au stade du concept et qui cherche un investissement du type double digit million », regrette un des actionnaires d’Allinbox, Jérôme Grandidier, le CEO de l’opérateur Telecom Luxembourg.
Trop virtuel
La société était par ailleurs détenue par quatre autres associés pourtant bien connus sur le marché : Jean-Claude Bintz (via Lakehouse), Norbert Becker, Mark Rigolle (ancien responsable de Belgacom et ex-CFO de SES, qui fut le CEO d’Allinbox dans les premiers temps) et Steve Glangé, alors employé par Telecom Luxembourg et « détaché » auprès d’Allinbox qui occupait les fonctions de COO.
À noter que Jean-Claude Bintz et Norbert Becker n'étaient plus membres du conseil d'administration depuis l'été dernier, alors que Jérôme Grandidier a quitté ce même conseil fin octobre.
Au cours de l’année 2012, Allinbox a peut-être pêché par gourmandise. Motivée par un intérêt très prononcé venant de gros clients potentiels allemands, suisses ou belges, la société s’est focalisée à la fois sur le volet commercial et technologique, souhaitant développer sa propre plateforme propriétaire. Les actionnaires potentiels, eux, préféraient visiblement avoir du concret à se mettre sous les yeux, et n’ont pas souhaité investir dans du « virtuel ».
Un second tour de table « allégé» a également été tenté, sans plus de réussite. À la suite de quoi la cessation de paiement a été prononcée par la société elle-même, aboutissant à la faillite.
Dans la foulée de cette funeste issue, Steve Glangé a quitté Telecom Luxembourg et entend se consacrer à de nouveaux projets dans le secteur de l’ICT.