Artur Sosna: «Ce brin de fantaisie nécessaire à toute innovation.» (Photo: Julien Becker)

Artur Sosna: «Ce brin de fantaisie nécessaire à toute innovation.» (Photo: Julien Becker)

Monsieur Sosna, quel est l’événement qui vous a le plus marqué dans votre activité au cours des derniers mois?

«Il est à rechercher du côté de l’appropriation de plus en plus grande de l’outil internet par les instituts de formation en langues. Cet outil s’impose peu à peu, mais exige d’être structuré de manière cohérente et adaptée. Selon moi, les écoles qui sauront allier les cours en présentiel et le virtuel vont continuer de croître.

Quels sont les piliers sur lesquels vous comptez appuyer votre croissance?

«Le travail en ligne. Nous sommes déjà bien avancés dans ce domaine, mais nous allons continuer à l’améliorer tant pour les clients professionnels que pour les particuliers. Pour confirmer cette volonté, nous venons de modifier notre stratégie européenne: auparavant les deux directeurs européens se partageaient géographiquement les 25 pays dans lesquels Berlitz est implanté. Aujourd’hui, l’un des directeurs prend en charge l’ensemble de l’Europe et le second le virtuel. Notre deuxième pilier repose sur les enfants et les jeunes. Nous avons développé des produits qui leur sont spécialement destinés (des camps, des séjours à thème, au sein des auberges de jeunesse du pays notamment) pour des cours en allemand, anglais et français. Enfin, les formations orientées business sont un autre axe de croissance. Dans ce cadre nous proposons plus de 30 thèmes différents (leadership, communication, vente, gestion des clients, etc.) dans diverses langues.

Quels sont les profils que vous avez le plus de mal à recruter?

«Nous avons la chance de bénéficier d’une bonne notoriété et les professeurs de langues viennent souvent en premier lieu vers nous, même si nous connaissons une pénurie chronique de professeurs de luxembourgeois. En dehors des enseignants, nous sommes constamment à la recherche de bons commerciaux susceptibles d'apporter aussi un petit supplément d’innovation dans leurs méthodes.

Quel type de manager êtes-vous?

«Je ne taris pas d’idées – ce qui, je le conçois, peut être fatigant pour mes collaborateurs… Je mets aussi tout en œuvre pour les mettre en application, après en avoir, cependant, discuté avec mon équipe. Si mes projets ne trouvent pas une majorité d’échos favorables, je sais les mettre en veille ou les abandonner si nécessaire. De façon générale, j’aime diriger, être à l’écoute, comprendre mes collaborateurs, auxquels je peux faire profiter de ma sensibilité commerciale.

Quelles sont vos principales qualités?

«Je dirais de moi que j’ai ce brin de fantaisie nécessaire à toute innovation. Je pense également que je n’ai pas la volonté de me valoriser à travers mon travail ou mes actions. Je fais de mon mieux, car je crois aux résultats de mes activités et non pas dans une volonté de me trouver sur le devant de la scène. Ce n’est pas dans ma nature.

Et vos principaux défauts?

«Je suis loin d’être parfait. Mais si je devais ressortir un défaut majeur, je mentionnerais ma surabondance d’idées qui peut quelquefois nuire. Il faut savoir stabiliser un projet avant d’en lancer un autre. Oui, je pense qu’il me faut apprendre à ralentir un peu.

Si vous aviez dû faire autre chose, qu’auriez-vous aimé faire?

«J’aurais aimé faire un travail de recherche en sociologie en direction de la population Rom ou de la culture japonaise, qui toutes deux, bien qu’elles soient très différentes, m’interpellent et me fascinent.

Comment voyez-vous votre société dans cinq ans?

«Nous allons continuer dans la voie qui est la nôtre et poursuivre notre croissance en nous focalisant plus encore sur l’internet, le public des enfants et adolescents et sur les thèmes liés au business. Les trois axes d’avenir.»