Sport olympique, la natation est, contrairement aux apparences, un sport d'équipe. Toute médaille remportée est le produit d'une équipe.  (Photo: Cercle des nageurs de Marseille)

Sport olympique, la natation est, contrairement aux apparences, un sport d'équipe. Toute médaille remportée est le produit d'une équipe.  (Photo: Cercle des nageurs de Marseille)

Invité d’Impact Consulting lors d’une conférence dédiée au leadership dans le sport, Romain Barnier, ancien nageur, coach et manager du Cercle des nageurs de Marseille, envisage la natation comme un sport d’équipe et une victoire comme un succès partagé. «Dans toutes les étapes de la vie d’un nageur, il y a un travail collectif. Il est entouré par un club, un préparateur physique, un entraîneur. Quand il touche le plot, c’est le résultat d’efforts communs. C’est comme un buteur qui marque dans un match de football.»

Romain Barnier

Une victoire, c’est la preuve de la force d’une équipe.

Romain Barnier, coach et manager du Cercle des nageurs de Marseille

Club atypique dans le paysage sportif français, le Cercle des nageurs, né en 1921 sur les hauteurs de Marseille, est, depuis une vingtaine d’années, devenu une pépinière de champions. Florent Manaudou, Fabien Gilot et Frédérick Bousquet, médaillés olympiques, y sont actuellement entraînés en vue des Jeux de Rio de cet été. Chaque année, ce sont une trentaine de professionnels qui fréquentent ses couloirs.

Management collaboratif

Actuellement entraîneur de sept nageurs professionnels dont Camille Lacourt, premier champion du monde de l'histoire de la natation française du 100 mètres dos à Shanghai en 2011, Romain Barnier insiste sur l’importance de la collaboration et de l’esprit d’équipe, des facteurs qui peuvent mener à la victoire. «C’est de l’individu que naîtra le collectif. Avec le collectif, l’individu peut aller plus loin. Il a fallu faire évoluer les mentalités au sein du club autour de ce constat. Il est crucial de réconcilier les deux», affirme Romain Barnier. «Une victoire, c’est la preuve de la force d’une équipe.» 

L’insolence sert dans la compétition.

Romain Barnier, coach et manager du Cercle des nageurs de Marseille

Pour remporter une course, il faut aussi parvenir à maîtriser ses peurs, bien se connaître et gagner en autonomie. Après une longue expérience des bassins, Romain Barnier perçoit plusieurs points communs chez les athlètes de haut niveau qu’il a pu entraîner. «Le premier est la haine de la défaite, bien plus puissante que l’amour de la victoire. L’obsession est aussi un élément récurrent. C’est elle qui fait la différence en marge de la technique ou des moyens déployés. Sans elle, le Cercle serait resté un club amateur. Ensuite, la liberté et la singularité sont des données essentielles. L’insolence sert dans la compétition. Dans ce contexte, il faut oublier sa bonne éducation.»

Notre énergie est d’abord dédiée aux nageurs.

Romain Barnier, coach et manager du Cercle des nageurs de Marseille

En tant que coach, c’est la soif de progrès et l’auto-exigence qu’il faut détecter et stimuler. «Les meilleurs nageurs aiment la concurrence, avec les autres, mais surtout avec leurs performances passées.» Un bon entraîneur sportif réussit à briser la routine pour mobiliser ses troupes. Il doit gérer les égos, calmer les angoisses et fixer un cap à long terme. «Notre modèle de management est évolutif. Nous travaillons avec des coachs complémentaires. Plutôt que de miser sur la technologie ou des moyens que nous n’avons pas, nous avons pris le parti de l’empathie. Notre énergie est d’abord dédiée aux nageurs. C’est ce qui fait la force du club, tout comme l’aspect artistique que nous avons injecté dans ce sport, avant toute chose difficile et exigeant.»