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Se former? Il est loin l’âge où la formation initiale des employés suffisait toute une vie. Les marchés évoluent, les technologies changent, la maîtrise des langues étrangères devient indispensable… Autant de critères qui obligent les responsables RH à organiser et structurer leur démarche de formation.

Dès les premières prévisions, un constat s’impose: tout cela coûte de l’argent. D’où l’intérêt des systèmes d’aides publiques dans le domaine. L’INFPC est, en la matière, l’organisme le plus connu et donc le plus à même de connaître la sensibilité des entreprises dans le domaine de la formation continue. Pour Claude Betzen, chef de projet à l’INFPC, «les entreprises savent que, plus que jamais, elles doivent affûter les compétences de leurs salariés, afin d’accroître leur compétitivité face à leurs concurrents et garantir leur pérennité. L’intérêt des salariés à se former devient plus vif en ces temps économiquement perturbés. Ils reconnaissent que le fait de se former va augmenter leur employabilité, soit au sein de leur entreprise, soit, le cas échéant, au sein d’une autre entreprise».

Certes, il existe des chefs d’entreprise qui renâclent encore à la tâche: «Un changement a quand même pu être constaté. Les dirigeants ont compris que les coûts engendrés par la formation ne représentent pas simplement une dépense, mais un investissement. Cependant, en cette période économique difficile, ils visent à rentabiliser leurs investissements au maximum. Ils essayent de garantir l’efficacité des formations en ciblant, au mieux, les personnes et les sujets abordés lors des celles-ci», poursuit M. Betzen

C’est dans ce contexte que les systèmes d’aides peuvent jouer un rôle décisif. Pour l’année 2008, l’Etat luxembourgeois a, ainsi, cofinancé les entreprises à hauteur de 32,5 millions d’euros. Par ailleurs, le congé individuel de formation a, lui aussi, permis aux salariés de prendre un congé supplémentaire pour se former. Ces heures sont remboursées en intégralité à l’entreprise par l’Etat. De même pour le congé linguistique qui permet à l’entreprise de libérer son salarié jusqu’à 200 heures. «Ces deux derniers dispositifs jouent un rôle primordial, car ils permettent aux entreprises de prendre en compte plus facilement des projets de formation individuelle au sein de leur organisation».

D’autres systèmes de soutien existent également. Par exemple, l’Anefore est en charge de la mise en œuvre du programme européen pour l’éducation et la formation tout au long de la vie au Luxembourg. Différentes actions peuvent être menées dans ce domaine. Karin Pundel, sa directrice, explique: «Nous coordonnons les aides des programmes Léonardo et Erasmus pour le Luxembourg. Ils aident les entreprises à accueillir des stagiaires de l’étranger, soit dans le cadre d’un projet de recherche, soit dans le cadre de la formation professionnelle.»

Contrairement à ce que beaucoup de personnes pensent, toutes ces aides ne sont pas forcément limitées aux personnes en formation initiale. La formation continue peut également être soutenue. «Imaginons un besoin en formation qui n’est pas assuré au Luxembourg, dans le domaine de la ferronnerie ou du brassage. Leonardo peut aider à financer le stage d’un collaborateur à l’étranger, pour se former.» Ainsi, une petite entreprise artisanale peut être aidée, tout comme une entreprise de services de grande taille.

Il n’y a donc pas de secteurs économiques a priori exclus des systèmes de soutien mis en place. «De manière générale, si une entreprise entame une démarche qui permet d’améliorer la qualification de base de son employé, et que cette démarche permet de développer les compétences présentes sur le marché, nous pouvons l’accompagner, d’une manière ou d’une autre.»