Tout juste sélectionnée pour participer au prochain CES (Consumer Electronics Show) de Las Vegas, début janvier, la start-up luxembourgeoise Aiva annonce sa toute première levée de fonds. Dans un communiqué, elle explique avoir «séduit plusieurs investisseurs ‘business angels’, ainsi que le fonds d’investissement Kima Ventures sous la tutelle du célèbre milliardaire Xavier Niel.»
La jeune pousse développe une intelligence artificielle capable de composer des partitions de musique symphonique pour des bandes originales de films, de jeux vidéo, des bandes-annonces et plus généralement pour l’industrie du divertissement. Aiva, diminutif de l’anglais «artificial intelligence virtual artist», a fait ingurgiter quelque 15.000 partitions classiques à son algorithme, qui peut désormais proposer à ses clients des compositions «inspirées de chefs-d’œuvre, mais non plagiées» en 48h.
«Une des fonctionnalités sur laquelle nous allons désormais nous pencher est la traduction de texte en musique, pour permettre à Aiva de lire un script de jeu vidéo ou de film, et de proposer une bande-son la plus adaptée possible», explique Pierre Barreau, CEO d’Aiva.
Le gouvernement comme client
Créée en octobre 2016, la petite entreprise qui compte quatre collaborateurs mise sur un chiffre d’affaires de 100.000 euros pour l’année en cours. Elle s’est déjà fait remarquer à plusieurs reprises cette année, notamment ce printemps lors de l’ICT Spring en remportant le concours Pitch Your Startup et ses 50.000 euros de récompense.
Un peu plus tard, le gouvernement lui avait commandé une œuvre musicale à l’occasion de la célébration de la Fête nationale du 23 juin. Une initiative qui avait mal été perçue dans le domaine de la culture. La Fédération luxembourgeoise des auteurs et compositeurs (Flac) avait qualifié cette initiative de «folie», «d’affront» et de «claque en plein visage de tous les créateurs et créatrices dans tous les domaines artistiques».
Un orchestre et son chef, en chair et en os, restent indispensables.
Aiva, dans son communiqué
Une polémique qui n’avait pas lieu d’être, avaient alors estimé les fondateurs d’Aiva, qui réaffirment dans le communiqué envoyé ce jeudi qu’ils ne croient pas que les algorithmes remplaceront les artistes. «L’intelligence artificielle peut résoudre le problème de la feuille blanche tellement redouté par les compositeurs, et répondre à de nouveaux besoins musicaux. Cependant, pour donner un souffle de vie à la musique écrite par Aiva, un orchestre et son chef, en chair et en os, restent indispensables.»