Sur son site, Aiva vous propose de découvrir ses créations.  (Photo: Capture d'écran Aiva.ai)

Sur son site, Aiva vous propose de découvrir ses créations.  (Photo: Capture d'écran Aiva.ai)

Voici Aiva, Artificial Intelligence Virtual Artist, une jeune musicienne luxembourgeoise promise à devenir la plus grande compositrice de tous les temps. C’est ainsi que le rêve son non moins jeune papa, Pierre Barreau, lui-même ingénieur informaticien et compositeur.

Pour aider sa petite Aiva à devenir une star mondiale, il s’est entouré d’une équipe peu commune de développeurs et d’artistes, avec laquelle il a créé la start-up éponyme. En 2016, Aiva propose ses premiers solos pour piano, avant d’enchaîner avec une pièce symphonique, et puis un album, le tout premier composé par un programme intelligent et joué par des humains.

Une artiste à part entière 

Aiva est un ensemble de systèmes de réseaux dits neuronaux. Ses algorithmes ont ingéré quelque 30.000 partitions signées des plus grands compositeurs classiques (Mozart, Bach, Beethoven, etc.). En lisant ces partitions, Aiva apprend à extraire des informations, ou patterns, qui lui servent à élaborer sa définition mathématique de ce qu’est la musique. 

Aujourd’hui, Aiva est reconnue comme une compositrice à part entière par la société de gestion de droits des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique, la Sacem. Même si cela fait grincer des dents, notamment du côté de la Fédération luxembourgeoise des auteurs et compositeurs (Flac), le fait est qu’Aiva rencontre un certain succès.

L’une de ses œuvres était ainsi inscrite à l’avant-programme de la Fête nationale du Luxembourg, à la Philharmonie. C’est aussi Aiva qui a créé la musique du film d’animation «Let’s make it happen» pour la campagne «Inspiring Luxembourg».

Elle avait aussi remporté la 3e édition du concours Pitch Your Startup.

Elle compose aussi pour le jeu vidéo

Aiva séduit également le secteur du jeu vidéo, un marché très porteur qui peine à trouver des compositeurs capables de mettre en musique les très longues heures de jeu. «Actuellement, un jeu vidéo peut offrir des centaines d’heures d’histoires interactives. Mais elles ne sont accompagnées que par deux heures de musique. La même bande-son est répétée en moyenne cinquante fois, aucun compositeur humain n’étant en mesure de créer des centaines d’heures de musique originale pour un seul projet! Nous pensons qu’il y a une opportunité de collaboration entre les humains et les IA pour augmenter les capacités créatives humaines et leur permettre de s’adapter aux besoins grandissants de musique dans l’industrie de l’audiovisuel», plaide Pierre Barreau.

Une approche dans laquelle l’IA ne cherche pas à remplacer l’humain, mais à l’accompagner. Le concept et la technologie ont en tout cas convaincu des premiers clients et «business angels», dont Kima Ventures, le fonds d’investissement du milliardaire français Xavier Niel. En décembre dernier, Aiva a ainsi levé 650.000 euros.

Sur son site, Aiva vous propose de découvrir ses créations.