Pour Camille Thommes et Marc Muller, tous deux impliqués dans la Stratégie nationale en matière d'éducation financière de la CSSF, les lycéens sont un excellent public cible pour l'éducation financière. Déjà consommateurs, ils vont bientôt choisir leur orientation académique. (Photo: Mike Zenari)

Pour Camille Thommes et Marc Muller, tous deux impliqués dans la Stratégie nationale en matière d'éducation financière de la CSSF, les lycéens sont un excellent public cible pour l'éducation financière. Déjà consommateurs, ils vont bientôt choisir leur orientation académique. (Photo: Mike Zenari)

Les 21e prix de la CNPSES seront remis ce mercredi 13 juillet à la Chambre de commerce dès 18h à 40 lycéens issus de l’enseignement supérieur, secondaire et secondaire technique. 130 personnes sont attendues pour la soirée, en comptant les familles des élèves, les partenaires et les professeurs.  

«La philosophie est restée la même depuis 1995. L’initiative est guidée par l’envie de récompenser l’intérêt pour l’économie. Le facteur de choix a toujours été les points des élèves, qui nous sont transmis par le ministère de l’Éducation nationale», introduit Marc Muller, président de la Conférence. «Nous travaillons depuis des années avec le Crédit Suisse qui offrira un ouvrage économique à chaque lauréat. Un an sur deux, c’est la Chambre de commerce ou la Chambre des salariés qui nous accueille. C’est un projet en réseau.»

Marc Muller

Nouveauté de l’édition 2016, la Banque centrale offrira trois stages de six semaines à placer par les heureux élus durant leurs deux premières années d’études.

Piquer la curiosité  

Comme chaque année depuis la première édition, un orateur bien connu de la Place viendra donner une présentation durant une quarantaine de minutes sur un sujet de son choix. «Nous alternons éclairages financier et économique plus larges», précise Marc Muller. 

Cette fois-ci, grande première, ils seront trois sur scène à succéder à Nicolas Buck, speaker en 2015: Camille Thommes, Denise Voss et Pierre Oberlé, tous trois représentants de l’Alfi. «Nous avons eu envie de faire quelque chose de différent pour rendre la discussion plus animée et éviter le côté cours ‘magistral’ classique. La discussion se fera sous forme d’interview», partage Camille Thommes, directeur général de l’Alfi.  

Camille Thommes

Sur le thème «Le secteur des fonds d’investissement luxembourgeois: opportunités et carrières», le trio d’intervenants tentera de donner vie aux métiers des fonds, souvent perçus comme impalpables. «Notre secteur est technique et plutôt complexe. Le grand public sait ce que fait une banque et comment elle le fait. C’est moins vrai dans nos métiers. Nous devons faire un effort pour en expliquer les contours.»

Éduquer la relève

In fine, le but de la CNPSES est bien de susciter l’intérêt des jeunes pour l’économie et la finance, à un moment de leur vie où ils s’intéressent à un choix d’option et/ou d’études supérieures. C’est aussi un bon timing pour évoquer des concepts financiers de base, comme les taux d’intérêt, l’épargne ou le surendettement, afin d’en faire des consommateurs responsables.

On manque cruellement d’éducation financière au Luxembourg.

Camille Thommes, Directeur Général d'Alfi

«À mon époque, nous n’étions jamais confrontés aux concepts financiers de base à l’école», se rappelle Camille Thommes. «On manque encore cruellement d’éducation financière au Luxembourg. Elle est pourtant indispensable pour avoir des jeunes armés et qui prennent les bonnes décisions dans leur vie professionnelle, mais aussi et surtout privée.»

Autre ambition récurrente de l’association fondée en 1994, qui milite depuis des années pour la création d’un cours d’économie comme culture générale de deux heures/semaine: rapprocher l’école des réalités des entreprises. Existant sur papier mais pas encore sur le terrain, la Stratégie nationale en matière d’éducation financière conçue par le Comité pour la protection du consommateur financier de la CSSF en a aussi fait un axe prioritaire.

On manque de visibilité sur ce qui existe et où.

Marc Muller, président de la Conférence

«Il existe aujourd’hui beaucoup d’initiatives dans les écoles, en fonction de la volonté de l’équipe enseignante ou de la chance des élèves, qu’il s’agisse de la Semaine de l’argent de l’ABBL ou des interventions des Jonk Entrepreneuren. On manque de visibilité sur ce qui existe et où», affirme Marc Muller. «Une nouvelle institution indépendante pourrait permettre de répertorier et optimiser l’existant au bénéfice de tous les lycéens.»