Guy Daleiden (Filmfund) : « Tous les organismes d’aide européens, comme le Filmfund, se posent des questions. » (Photo : Olivier Minaire / archives)

Guy Daleiden (Filmfund) : « Tous les organismes d’aide européens, comme le Filmfund, se posent des questions. » (Photo : Olivier Minaire / archives)

Monsieur Daleiden, quel a été le constat qui a motivé l’organisation de ce forum ?

« Depuis quelque temps, on remarque, partout dans la production audiovisuelle, une interaction croissante entre les différents médias et supports. Il ne s’agit pas seulement de produits dérivés liés aux personnages d’un film, mais plus largement de la création de nouveaux contenus et de nouvelles manières de travailler en interconnexion entre le cinéma, la télévision, les réseaux sociaux, les jeux vidéo, les tablettes et smartphones… Tous les organismes d’aide européens, comme le Filmfund, se posent des questions et veulent voir comment intégrer ces nouvelles productions aux systèmes de soutien. Notre but est de présenter aux producteurs ce qui existe, et de réfléchir, avec eux, aux opportunités qui leur sont offertes. Nous avons aussi invité nos comités (de lecture, technique, conseil d’administration…) pour que chacun comprenne ce qu’il se passe.

Qui sont les nouveaux acteurs de ce secteur ?

« Plus que de nouveaux acteurs, ce sont d’abord de nouvelles idées qu’il faut développer. Ensuite, les producteurs pourront développer eux-mêmes ces contenus, ou les confier à des prestataires de service spécialisés. On a vu avec la sitcom Comeback comment, même en amont de la diffusion, la création de petits films très courts et leur diffusion via les réseaux sociaux ont suscité l’engouement du public. Encore une fois, il s’agit de créer des nouveaux contenus, adaptés à de nouveaux supports. Les exemples présentés lors du forum montrent que Luxembourg a une certaine expérience. Outre le cas, assez remarquable de Lucil Film avec Comeback, c’est dans le domaine de l’animation que l’on trouve les expériences les plus abouties : Zeilt Productions et son personnage de Superlooz, ou La Fabrique d’Images avec ses mondes fantastiques de Percy se développent en séries animées, en livres interactifs, en jeux vidéo, ou en série pour Internet… Citons encore l’exemple de David Grumbach et ses documentaires sociaux de deux à 52 minutes, conçus pour différents supports.

Dans quelle mesure ces nouveaux contenus recevront un soutien financier du Filmfund ?

« Cela fait évidemment partie des discussions à mener. Nous devons réfléchir, avec les producteurs, à ce que l’on doit soutenir, et dans quelle proportion. Quelles dépenses peuvent être acceptées ? Quand il s’agit de réaliser un film de promotion ou un dérivé, cela me semble être logique que le Fonds soutienne. En revanche, la location de la Bouneweger Stuff (l’un des lieux de tournage de Comeback, mais aussi un bistrot à temps complet, ndlr.), ne me semble pas entrer dans un budget de création. En tout état de cause, le budget des aides ne sera pas augmenté, et les financements se feront toujours via les sociétés de productions reconnues au Luxembourg. »

Forum Médias Luxembourg — « nouveaux usages nouveaux contenus »

Le 6 novembre,  de 9h à 16h30, à l’auditorium du Cercle Cité à Luxembourg.

www.filmfund.lu