Laura Foschi, Ada, Patrick Losch, Ada et Franck Renaudin, Entrepreneurs du Monde. (Photo: ADA)

Laura Foschi, Ada, Patrick Losch, Ada et Franck Renaudin, Entrepreneurs du Monde. (Photo: ADA)

Ada contribue au développement de systèmes financiers inclusifs à tous les niveaux et soutient les prestataires de services de microfinance, ainsi que leurs clients – et Ada intervient également pour combler l’écart entre la recherche et la pratique en finance inclusive.

Pourquoi de la recherche en finance inclusive?

Quels types de services financiers inclusifs doivent être fournis par quels types de prestataires et à quels segments de clientèle? Comment pouvons-nous au mieux proposer ces services dans les pays en voie de développement, tout comme dans les pays plus développés? Dans quelle mesure des services financiers inclusifs peuvent-ils être fournis avec un double, voire un triple objectif, c'est-à-dire avec un accent sur les bénéfices mais aussi sur l’humain et la planète? Enfin, comment construire des systèmes financiers inclusifs qui contribuent à un développement véritablement durable?

La recherche en finance inclusive essaie de répondre à ces questions et joue également un rôle que l’on peut qualifier de «correctif». Elle vérifie les hypothèses et résultats mis en avant par le secteur, notamment les affirmations parfois simplistes et exagérées quant à l’impact des activités, elle identifie les tendances, détecte les possibles flambées et effondrements de certains marchés, par exemple les crises au Nicaragua, au Maroc ou en Inde, et analyse les défis et opportunités qui se présentent, comme les nouvelles technologies.

Pour ce faire, la recherche doit rester indépendante, impartiale, et équilibrée, sans pour autant en devenir ennuyeuse. La recherche doit être proche de la pratique, tirer les leçons des échecs et des succès du secteur, et baser son développement sur la réalité du terrain.

Malheureusement, même si les chercheurs ont essayé de soutenir le développement du secteur et de puiser dans leurs connaissances tout au long des différentes étapes de l’évolution de la finance inclusive, aujourd’hui, il reste souvent un écart entre la recherche et la pratique, notamment en ce qui concerne des collaborations concrètes et quotidiennes.

Les discussions portent sur la différence entre la recherche – dans le sens noble du terme – et la consultance, ou sur la volonté des chercheurs de publier leurs travaux dans des journaux académiques de pointe alors que les praticiens veulent obtenir et diffuser des informations pratiques et vulgarisées. Chercheurs et praticiens ont une perception du temps qui leur est propre; le coût de la recherche est souvent incompatible avec les budgets des organisations de terrain; et les praticiens ne partagent pas systématiquement les données issues de leurs projets, tout comme les chercheurs quant à eux sont parfois peu enclins à échanger leurs idées.

Combler l’écart entre recherche et pratique

Ada, dans son rôle de «catalyseur», essaie de combler l’écart entre le monde académique et les praticiens du terrain.

Au sein du programme Recherche & Développement, l’identification de questions ou problèmes de recherche se fait grâce à un processus de veille et de capitalisation qui essaie de faire remonter des besoins à approfondir sur des thèmes essentiels pour le développement de la finance inclusive.

La conceptualisation et la coordination de projets de recherche se basent sur une intermédiation entre les différentes unités de Ada, des acteurs du terrain (IMF, réseaux, et autres parties prenantes) et des partenaires du monde académique (universités, centres de recherche, et chercheurs individuels).

Et finalement, des réponses ou solutions innovantes sont diffusées à travers des publications ou des évènements clés du secteur comme notre revue Passerelles, le Symposium académique ou la Semaine Africaine de la microfinance; et aussi à travers la dispense de cours en finance inclusive auprès de nos universités partenaires au Nord et au Sud.

La finance rurale et agricole était un des sujets porteurs de Ada en 2015 et est un bon exemple de notre approche en termes de recherche.

Il a été constaté que la finance inclusive ne peut atteindre les plus pauvres que si elle devient un moteur du développement rural et donc propose des services adaptés notamment aux besoins des petits agriculteurs. Mais quels types de services pour quels types de besoins doivent être proposés dans quelles régions? Faut-il des adaptations au niveau du secteur financier et/ou du cadre réglementaire? Quels seront les effets en termes de développement durable?

En partenariat avec Nitlapan, un institut de recherche à l’Université de l’Amérique Centrale, et avec IOB, un institut de recherche à l’Université d’Anvers, Ada a organisé plusieurs ateliers de discussion au Nicaragua en incluant des agriculteurs des zones rurales du pays.

Sur cette base, les partenaires ont réalisé une étude sur les problèmes du modèle historique de l’élevage au pays et les opportunités pour un financement durable du secteur agricole nicaraguayen.

Les résultats de cette étude et surtout des recommandations pour le secteur de la finance inclusive au Nicaragua sont résumés dans un Policy Brief (en espagnol). Le prochain Midi de la microfinance de Ada, qui aura lieu le 09 mars 2016, porte également sur la thématique de la finance rurale et agricole; et ensemble avec la FAO, Ada a développé et adapté des modules de formation sur le financement des chaînes de valeurs agricoles, dispensés entre autres au centre de formation Mohammed VI au Maroc.

Avec ce travail, Ada espère pouvoir contribuer à la dissémination de bonnes pratiques en finance inclusive, à l'accroissement des connaissances et à la préparation des futures innovations du secteur.

Pour plus d’infos sur Ada et ses activités en termes de recherche, consultez notre site ou contactez Sophie Wiesner, Responsable Recherche & Développement chez Ada: [email protected]