Les actifs sous gestion des banques privées luxembourgeoises étaient l’an dernier de 35% supérieurs au niveau observé avant la crise financière de 2008. (Photo: David Laurent / archives)

Les actifs sous gestion des banques privées luxembourgeoises étaient l’an dernier de 35% supérieurs au niveau observé avant la crise financière de 2008. (Photo: David Laurent / archives)

Le Private Banking Group, Luxembourg (PBGL) de l’Association des banques et banquiers, Luxembourg a publié ce mercredi les résultats de son étude 2017 sur le secteur de la banque privée au Luxembourg, réalisée avec l’aide de la CSSF.

Représentant quelque 7.000 emplois (+1,9% en un an), il a enregistré en 2016 une progression de 3% de ses actifs sous gestion, qui ont atteint 361 milliards d’euros. Ce montant témoigne d’une consolidation du secteur, à un niveau supérieur de 35% à celui d’avant la crise financière de 2008.

Dans le même temps, le secteur a aussi élargi sa couverture géographique au sein des pays de l’Union européenne – qui représentent 60% du total des actifs sous gestion – mais également ailleurs en Europe et même au-delà, notamment en Amérique du Sud et au Moyen-Orient.

Une clientèle «mobile et sophistiquée»

L’enquête dévoilée ce mercredi indique également que les personnes dont la fortune nette était supérieure à 20 millions d’euros représentent désormais plus de la moitié de l’ensemble des actifs gérés par les banques privées luxembourgeoises, alors qu’à l’inverse, le nombre de clients disposant d’actifs inférieurs à 50.000 euros a, quant à lui, continué de baisser pour ne plus représenter que 12% de ces actifs sous gestion.

«Une réorientation des actifs du segment de la clientèle aisée vers celui des clientèles fortunée et très fortunée se confirme désormais depuis plusieurs années consécutives», note encore l’étude, ajoutant que cette situation illustre le fait qu’aujourd’hui le Luxembourg continue d’attirer une clientèle fortunée «exposée internationalement, mobile et sophistiquée, et requérant un accès immédiat et optimisé à des services financiers fiables et transparents».

Des défis multiples

Face à cette évolution qualifiée de «rassurante», le secteur doit aussi relever des défis, au nombre desquels figurent des marges bénéficiaires «qui se sont progressivement effritées depuis que les clients au patrimoine moindre ont historiquement gagné en rentabilité par rapport aux clients plus fortunés».

Toujours selon l’enquête, cet effet d’effritement est, de plus, renforcé dans un contexte de taux d’intérêt bas – voire négatifs – associés à une hausse prononcée des frais d’exploitation, principalement due au besoin de se conformer à un flux soutenu de changements d’ordre réglementaire complexes et d’exigences propres aux directives Mifid II et AMLD 4, complémentaires à celles de la législation Fatca et de la norme CRS.

Enfin, alors que la numérisation des services financiers s’accélère, la «Private Banking Survey 2017» souligne encore de nouveaux défis pour le secteur des clients sollicitant de plus en plus de services sur mesure en matière de placements dans le cadre d’une approche stratégique plus vaste, de même que des évolutions dans le domaine de l’intégration de nouveaux clients et de l’interaction sous la forme d’un recours accru aux signatures électroniques, à l’identification biométrique ou à l’utilisation de la technologie blockchain.